La Banque mondiale (BM) a reporté sine die jeudi le versement d'un prêt de 90 millions de dollars à l'Ouganda après l'adoption d'une loi controversée réprimant l'homosexualité, a annoncé un porte-parole de l'institution.
«Nous avons reporté le projet pour mener de nouvelles consultations et s'assurer que ses objectifs de développement ne seront pas négativement affectés par l'entrée en vigueur de cette nouvelle loi», a déclaré ce porte-parole dans un courriel.
Depuis lundi, l'Ouganda a durci sa législation contre l'homosexualité, déjà passible de prison à vie dans le pays, en interdisant sa «promotion» et en rendant obligatoire la dénonciation de toute personne s'affichant comme homosexuelle.
Le prêt, qui devait être approuvé jeudi, visait à améliorer le système de santé en Ouganda, un pays qui bénéficie de plusieurs programmes de développement financés par la Banque mondiale.
Le vote de cette loi en Ouganda a soulevé un tollé, notamment aux États-Unis, un des principaux donateurs du pays.
Mercredi, le secrétaire d'État américain John Kerry a comparé cette loi à celles en vigueur dans l'Allemagne nazie. Certains sénateurs américains ont, eux, menacé de réduire leur aide au pays, qui devrait atteindre 456 millions de dollars en 2014.
Plusieurs pays, dont les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et la Norvège, sont déjà passés à l'action et ont annoncé le gel d'une partie de leur aide bilatérale.
L'Ouganda a réagi jeudi en assurant que l'Occident pouvait «garder son aide» et que le pays pourrait «continuer à se développer» sans son soutien. - AfricaLog avec agence