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L'un des cerveaux du génocide rwandais arrêté en Ouganda

Oct 06, 2009

La police ougandaise a arrêté l'un des principaux architectes du génocide d'avril 1994 au Rwanda, a-t-on appris mardi de source policière haut placée.

Il s'agit d'Idelphonse Nizeyimana, ancien capitaine de l'armée et officier des services de renseignement, qui a pénétré le 1er octobre en Ouganda en provenance de la République du Congo démocratique (RDC, ex-Zaïre). Il est détenu depuis lundi à Kampala, la capitale ougandaise.

Cet ancien officier fait partie de la dizaine de suspects importants recherchés par le Tribunal pénal international sur le Rwanda (TPIR), qui siège à Arusha, en Tanzanie.

Selon cette source, il avait été extradé en Tanzanie pour comparaître devant le TPIR. Les responsables de cette juridiction ont, par la suite, confirmé la nouvelle.

Les Etats-Unis avaient mis une prime de cinq millions de dollars sur sa tête.

Il est recherché pour génocide, complicité de génocide ainsi qu'incitation directe et publique à commettre un génocide.

D'après le TPIR, Nizeyimana et d'autres suspects avaient préparé des listes d'intellectuels et de responsables tutsis à l'intention des exécutants du génocide - militaires et miliciens.

On lui reproche aussi d'avoir érigé des barrages routiers où des Tutsis furent massacrés et d'avoir fourni armes et moyens de transport aux miliciens en sachant qu'ils serviraient au génocide.

RESCAPÉS SOULAGÉS

Selon Alphonse Nkusi, porte-parole du procureur général du TPIR, l'intéressé aurait passé les 15 dernières années dans les forêts de l'est de la RDC à se battre pour un groupe rebelle hutu.

"Il fut l'un des organisateurs (...). Dans la province de Butaré, c'était lui le principal planificateur et organisateur du génocide", a déclare le porte-parole à Reuters à Kigali, la capitale rwandaise. "La justice doit passer pour tous ceux qui ont perpétré le génocide. Il n'est pas le seul".

"Dans la langue Kinyarwanda, son nom veut dire, je crois, Dieu, ce qui malheureusement ne fût pas le cas", a commenté le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama. "C'était un agitateur, le chef des assassins à Butaré", a-t-il dit à Reuters par téléphone. "Son arrestation (...) est un énorme soulagement pour les rescapés du génocide".

En août, l'armée de la RDC avait fait prisonnier Grégoire Ndahimana, un ancien administrateur de la ville de Kivumu pendant les massacres de 1994. Le suspect, qui se battait dans les rangs des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR, groupe rebelle hutu replié en RDC), avait été remis le mois suivant au TPIR par le gouvernement de Kinshasa.

Le génocide de 1994 au Rwanda a fait, estime-t-on, environ 800.000 victimes en cent jours, principalement des membres de l'ethnie tutsie, ainsi que des Hutus modérés. - Reuters