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Manifestations pour Gaza en Irak, la passivité arabe fustigée

Dec 28, 2008

Des milliers de manifestants ont défilé dimanche dans des villes d'Irak pour dénoncer les raids aériens israéliens à Gaza et la passivité des pays arabes.

À Baladiyat, un quartier de Bagdad où vivent de nombreux réfugiés palestiniens qui avaient été accueillis par le régime de Saddam Hussein, des centaines de personnes ont défilé sous des banderoles et brûlé des drapeaux de l'État juif.

"Cela fait près de soixante ans que nous attendons que les dirigeants arabes fassent quelque chose. Mais tous nos efforts ont été vains", a déclaré Djalil al Kassous, le délégué palestinien en Irak.

À Samarra, localité sunnite au nord de la capitale, et à Falloudja, dans la province d'Anbar, les manifestants ont également dénoncé l'impuissance des pays arabes. "Derrière les bombardements, il y a le silence des Arabes", proclamait une banderole.

À Mossoul, dans le nord du pays, un kamikaze a fait sauter sa bombe dans une foule de 300 manifestants, tuant un adolescent et faisant 17 blessés. On ignore ce qui a poussé cet homme à commettre cet attentat au coeur du rassemblement anti-israélien.

Les manifestations de Mossoul et de Falloudja étaient organisées par le Parti arabe islamique (sunnite).

Les services du grand ayatollah Ali Sistani, le dirigeant le plus influent du clergé chiite irakien, a condamné dans un communiqué la "sauvagerie" de l'attaque israélienne contre Gaza.

"MASSACRE DES INNOCENTS"

"Le monde arabe et le monde musulman exigent plus que jamais que des mesures soient prises pour mettre fin à cette offensive qui n'en finit pas", a-t-il dit.

L'imam radical Moktada Sadr, autre leader chiite, ennemi juré des Etats-Unis, a critiqué les liens entre Washington et l'État juif.

"Le massacre des innocents à Gaza est la preuve de ce que nous avons toujours dit. Tout cela se passe avec l'accord du gouvernement américain et des États coloniaux", a-t-il dit.

Avant l'invasion américaine de 2003, 30.000 réfugiés palestiniens vivaient en Irak. À la chute de Saddam Hussein, beaucoup d'entre eux, considérés comme favorables au "raïs", ont été pris à partie par les adversaires de l'ancien dictateur.

Certains ont fui, d'autres se sont repliés sur des camps proches de la frontière avec la Syrie, où ils attendent de pouvoir partir à l'étranger.

Israel poursuivait dimanche ses frappes sur la bande de Gaza, où les raids menés depuis samedi matin ont fait plus de 280 morts et 700 blessés côté palestinien, le bilan le plus meurtrier en une journée depuis le début du conflit au Proche-Orient il y a 60 ans.

À New York, le Conseil de sécurité de l'Onu, réuni en urgence, a exprimé sa "profonde inquiétude face à l'escalade de la situation" dans la bande de Gaza et appelé les deux parties à "l'arrêt immédiat de toutes les violences".

L'État juif a justifié son offensive aérienne contre les islamistes du Hamas, baptisée "Plomb durci", par la nécessité de faire cesser les tirs de roquettes et d'obus de mortier contre le sud de son territoire. - Reuters