L'opposition nigérienne a rejeté samedi la décision de la Cour constitutionnelle qui a validé les résultats du référendum très controversé sur une nouvelle Constitution, tout en affichant sa fermeté à combattre "la dictature" du président Mamadou Tandja au Niger.
"Nous n'avions jamais reconnu cette Cour qui est propre à M. Tandja et son arrêt validant des prétendus résultats du référendum est un non évènement", a déclaré à la radio Anfani, Mahamane Hamissou, un des responsables de la Coordination des forces démocratiques et la république (CFDR). La Cour constitutionnelle qui a validé le scrutin du 4 août dernier a été nommée par le président Tandja qui avait dissous la précédente, parce qu'elle jugeait son référendum illégal. Avant leur nomination certains des nouveaux membres ont affiché leur adhésion au projet référendaire. Ce référendum a permis l'adoption d'une nouvelle Constitution accordant une rallonge d'au moins trois ans au pouvoir à Mamadou Tandja, dont le mandat aurait dû s'arrêter en décembre prochain. Dans un arrêt lu à la radio d'Etat vendredi soir, la Cour a estimé que la nouvelle Constitution a été adoptée à 92,50 % de "oui" avec une participation de 68,26%, entérinant ainsi les résultats provisoires qui lui ont été transmis par la commission électorale indépendante (Céni). "C'est une Cour sur commande, elle n'a fait que le travail pour lequel elle a été créée, mais nous ne reconnaissons pas cette Constitution illégitime et illégal", selon le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), chef de file de l'opposition. "La Cour n'a fait qu'accomplir une mission que lui a confiée Mamadou Tandja qui est celle de valider un scrutin illégal", a dénoncé Sidibé Issoufou secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN). Cela n'empêche que "nous allons manifester notre refus d'être gouverner par un texte adopté par une minorité", a-t-il dit. "Nous poursuivrons notre combat contre la dictature que Tandja Mamadou veut imposer aux Nigériens", a également souligné Mahamane Hamissou. D'après les partis d'opposition, les centrales syndicales et les Ong réunies au sein de la CFDR le référendum a enregistré "moins de 5% de taux de participation". Il est donc rejeté "par le peuple souverain et est nul et de nul effet". L'opposition qui dénonce un "coup d'Etat" du président, avait appelé à boycotter la consultation qui avait aussi suscité l'inquiétude de la communauté internationale. - AFP