Le pape Benoît XVI a célébré la traditionnelle messe de minuit en appelant à mettre fin à toutes les formes de violences contre les enfants et en souhaitant le retour de la paix en Terre sainte.
Le souverain pontife, qui célèbre son quatrième Noël depuis son élection à la tête de l'Eglise catholique romaine, a évoqué toutes les violences dont les enfants peuvent être victimes - de l'abandon par leurs parents à l'enrôlement dans des guérillas. "En cette nuit, pensons donc d'une façon particulière à ces enfants auxquels l'amour des parents est refusé. Aux enfants des rues qui n'ont pas de foyer", a-t-il dit lors d'une messe solennelle célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome. "Aux enfants qui sont utilisés d'une façon brutale comme soldats et dont on fait des instruments de violence, plutôt que de pouvoir être porteurs de réconciliation et de paix. Aux enfants qui, par l'industrie de la pornographie et par toutes les autres formes abominables d'abus, sont blessés au plus profond de leur âme." Les catholiques, a-t-il souligné, ont le devoir de tout faire pour mettre un terme aux souffrances de ces enfants. Si depuis un an, Benoît XVI a souvent évoqué la question des sévices sexuels subis par des enfants victimes de membres du clergé, il ne l'a pas mentionnée dans son homélie. Il avait présenté en juillet, lors d'un voyage en Australie, les excuses de l'Eglise aux enfants abusés sexuellement et avait rencontré des victimes de ces violences. De précédentes rencontres avaient eu lieu en avril aux Etats-Unis. "OUVERTURE DES COEURS ET DES FRONTIÈRES" "Ce n'est qu'à travers la conversion des coeurs, ce n'est qu'à travers un changement au plus intime de l'homme que peut être dépassée la cause de tout ce mal", a-t-il repris. "Ce n'est que si les hommes changent que change le monde et, pour changer, les hommes ont besoin de la lumière qui vient de Dieu", a-t-il encore énoncé, avant de consacrer une partie de cette messe de Noël à la Terre sainte, où il devrait se rendre au printemps prochain. Son voyage n'a pas encore été annoncé officiellement, mais Benoît XVI devrait selon toute vraisemblance se rendre en Israel, en Jordanie et dans les Territoires palestiniens pour son premier périple au Proche-Orient. "Nous pensons également à la localité qui porte le nom de Bethléem, nous pensons à ce pays dans lequel Jésus a vécu et qu'il a profondément aimé", a-t-il déclaré. "Et nous prions pour que là , advienne la paix. Que cessent la haine et la violence. Que s'éveille la compréhension réciproque, que se réalise une ouverture des coeurs qui ouvre les frontières", a-t-il souligné. Ces propos coïncident avec une nouvelle flambée de violences au Proche-Orient, après la fin de la trêve entre Israël et les islamistes du Hamas. Un activiste du Mouvement de la résistance islamique a été tué mercredi dans un raid de l'aviation israélienne sur la bande de Gaza, mené en représailles aux tirs d'une dizaine de roquettes et d'obus de mortier sur le sud de l'Etat juif. Le Vatican est partisan d'une coexistence d'Israël et d'un Etat palestinien dans des frontières sécurisées et espère que la venue du pape dans la région pourra favoriser le dialogue politique et religieux. Le pape devrait prononcer jeudi dans la journée sa bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde) et des messages dans une soixantaine de langues. - Reuters