Le président élu Barack Obama retournait mercredi à la Maison Blanche pour un déjeuner exceptionnel avec ses prédécesseurs et un bref entretien avec George W. Bush, au cours duquel il devrait être question de guerre au Proche-Orient et de crise économique.
"Pour la première fois en plus de 27 ans, tous les présidents vivants vont se retrouver à la Maison Blanche pour ce qui va sûrement être une réunion historique", a dit la porte-parole de M. Bush, Dana Perino. "Et le président Bush est heureux de recevoir à déjeuner le président élu, M. Obama, parce qu'il va bientôt devenir membre de ce petit cercle. Ils peuvent ne pas être d'accord sur certains moyens politiques pour résoudre les problèmes de l'Amérique, mais ils soutiennent tous la même équipe", a-t-elle dit. M. Obama, qui héritera le 20 janvier de deux guerres en Irak et en Afghanistan, d'une récession économique et peut-être d'une crise majeure au Proche-Orient, s'entretiendra pendant 20 à 30 minutes en tête-à -tête avec M. Bush, a dit Mme Perino. Puis les deux hommes rejoindront leurs devanciers pour un déjeuner d'une heure. Il y aura là MM. Bush et Obama et les 39e, 41e et 42e présidents des Etats-Unis: Jimmy Carter (1977-1981), le propre père de M. Bush, George H. W. Bush (1989-93) et Bill Clinton (1993-2001). Ce sera la première assemblée du genre à la Maison Blanche depuis le 8 octobre 1981 quand la mort du président égyptien Anouar al-Sadate avait réuni Richard Nixon, Gerald Ford et Jimmy Carter autour de Ronald Reagan, a dit Mme Perino. Mme Perino a insisté sur le caractère privé des conversations que les présidents passés, présent et futur s'apprêtaient à avoir, dans une période de transition que certains vont jusqu'à décrire comme la plus difficile depuis Abraham Lincoln (1861-65). "Mais, évidemment, je ne peux pas imaginer que la réunion ait lieu sans qu'ils parlent des problèmes du Proche-Orient", a-t-elle dit en faisant valoir que tous ces présidents avaient eu affaire à ces problèmes. "Et comme l'économie arrive en tête des priorités de tout le monde ici, je suis sûre qu'ils en parleront aussi", a-t-elle dit. La Maison Blanche a cependant souligné que MM. Bush et Obama n'avaient pas attendu ce mercredi pour discuter des grandes questions du moment. Elle a rappelé que les deux hommes avaient discuté au téléphone le 1er janvier. Depuis l'élection présidentielle du 4 novembre, M. Bush a aussi appelé M. Obama par exemple pour l'informer des mesures qu'il prenait contre la crise financière. M. Bush et ses collaborateurs mettent un point d'honneur à ce que la transition se passe le plus en douceur possible. Ils invoquent les difficultés du moment, mais aussi le danger que des terroristes ne mettent à profit la fin d'un cycle et le début d'un autre pour commettre un attentat. Dans la perspective d'une passation de pouvoirs aussi délicate, les équipes Bush et Obama ont employé un ton très cordiales. La première s'est scrupuleusement gardée de commenter les décisions ou les intentions de M. Obama, arrivé dimanche à Washington et installé avec sa famille dans l'hôtel Le Hay-Adams, en face de la Maison Blanche. De son côté, M. Obama n'a cessé de se réfugier derrière le principe selon lequel il n'y a qu'un seul président en exercice pour se garder de s'exprimer sur la guerre entre Israël et le Hamas. "Je suis sûre qu'ils auront l'occasion de partager leur expérience et leurs souvenirs de la Maison Blanche" comme y élever une famille sous le regard du monde, "mais aussi ce que signifie l'après-présidence, que le président Bush va connaître dans environ 12 jours". Ce sera la deuxième fois que M. Obama se rendra à la Maison Blanche depuis son élection. - AFP