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Paul Biya plaide pour "au moins un siège" permanent pour l'Afrique au Conseil de Sécurité de l'ONU

May 19, 2010

Le président camerounais Paul Biya a plaidé mardi à Yaoundé pour l'attribution à l'Afrique d'"au moins un siège" de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une conférence internationale à l'occasion du cinquantenaire des indépendances de 17 pays africains.

"Personne ne conteste (...) que l'Afrique n'est pas suffisamment représentée au niveau où sont prises les décisions qui engagent l'ensemble de la planète. C'est notamment le cas à l'ONU, et en particulier au Conseil de sécurité auquel les pays africains ne peuvent accéder qu'en tant que membres non permanents", a déclaré M. Biya à l'ouverture de cette conférence de deux jours, "Africa 21".

"Le problème de la réforme du Conseil a été soulevé depuis longtemps mais n'a toujours pas été résolu. Il serait équitable que l'Afrique y dispose d'au moins un siège suivant un mode de représentation à arrêter entre Africains", a-t-il ajouté en présence de plusieurs dirigeants dont des responsables de l'ONU et de l'Union africaine (UA).

Le Conseil de sécurité est composé de 15 membres: cinq permanents avec droit de veto, et dix non permanents, élus pour deux ans. L'UA réclame deux sièges permanents avec droit de veto au sein d'un Conseil de sécurité élargi. Cet élargissement était une des réformes de l'ONU proposées par Kofi Annan durant son mandat de secrétaire général (1997-2006).

"On peut par ailleurs se féliciter que l'Afrique du Sud fasse désormais partie du G20 (groupe des 20 pays industrialisés, émergents et institutions financières internationales) "mais ne serait-il pas normal qu'un pays africain en développement puisse l'y accompagner ?", a poursuivi Paul Biya, estimant qu'il existe "d'autres domaines où l'Afrique a souvent le sentiment d'être encore tenue en tutelle".

"Cela n'est pas acceptable aux yeux des Africains qui en ressentent une certaine frustration, mais ne devrait pas l'être non plus pour le reste du monde qui ignore ainsi nos aspirations (...). Après tout, à 50 ans, nous sommes majeurs !", a-t-il lancé.

Les présidents Blaise Compaoré (Burkina Faso), Ali Bongo (Gabon), Fradique de Menezes (Sao Tomé et Principe), étaient présents à Yaoundé, où la France était représentée par son secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet.

Parmi les participants, figuraient aussi le président de la commission de l'UA Jean Ping -qui a plaidé pour un continent sans conflit et remis au président Biya une "flamme de la paix-, la vice-secrétaire générale de l'ONU, Asha-Rose Migiro et l'ex-patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique Mohamed ElBaradei.

Sur les 17 pays africains célébrant cette année le cinquantenaire de leur indépendance, 14 sont d'anciennes colonies françaises. Le Cameroun a obtenu son indépendance de la France le 1er janvier 1960. - AFP