Une autopsie du corps du journaliste camerounais Bibi Ngota, mort en détention la semaine dernière, a été effectuée lundi, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary alors que la famille affirme avoir été écartée de l'opération.
"L'autopsie a été faite hier (lundi), en présence de personnalités indépendantes et de sa famille", a déclaré M. Tchiroma. "Les résultats (...) seront publiés incessamment", a-t-il ajouté.
Joint par l'AFP, le frère cadet de Bibi Ngota, Bruno Ntede, a démenti la présence de la famille du défunt lors de l'autopsie.
"C'est du mensonge. Tout s'est passé à notre insu. Nous avons appris qu'une première autopsie a été faite vendredi et une seconde hier (lundi) qui a confirmé les résultats du premier", a-t-il affirmé, sans fournir plus d'indications.
Le président camerounais Paul Biya souhaite que l'enquête ouverte sur les circonstances de la mort du journaliste se déroule dans "la transparence", selon le ministre Tchiroma.
Germain Cyrille, surnommé Bibi Ngota, directeur de Cameroun Express, est décédé le 22 avril alors qu'il était en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé.
Il avait été écroué le 10 mars avec deux autres journalistes, Serge Sabouang (La Nation) et Robert Mintsa (Le Devoir), pour "faux et usage de faux". Les autorités les accusent d'avoir imité "la signature du secrétaire général de la présidence de la République sur des documents dont ils se servaient pour (lui) faire du chantage".
M. Ngota avait clamé son innocence dans une lettre du 19 avril, révélée lundi par l'hebdomadaire La Nouvelle et confirmée mardi à l'AFP par sa famille.
"Je ne suis en rien concerné par le document que les enquêtes révèlent comme faux. En toute franchise, je n'ai ni fabriqué ni exploité le document. (...) Mon nom a été cité mais injustement dans cette affaire", écrivait-il notamment.
Selon sa mère, Georgette Edima, il souffrait d'"hypertension sévère" et de problèmes d'hernie nécessitant une "opération".
Deux jours avant son décès, "il m'a dit: +Maman, si je ne sors pas d'ici (infirmerie de la prison) pour des soins, je vais mourir bientôt+", a dit Mme Edima à l'AFP. - AFP