Me Wade a signé hier le dernier acte de destitution de Macky Sall en promulguant la fameuse loi Sada Ndiaye qui réduit désormais le mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an renouvelable. Mais, les adversaires de Macky Sall n’en ont pas pour autant fini avec le maire de Fatick. Ils devront obligatoirement déposer une résolution signée par 38 députés pour éjecter Macky Sall dès la prochaine séance plénière. ‘Ce n’est plus qu’un jeu d’enfants’, rassurent certains députés de la majorité.
Macky Sall s’achemine inéluctablement vers la fin de son mandat à la tête de l’Assemblée nationale. En promulguant hier la loi Sada Ndiaye, le chef de l’Etat fait sauter un verrou important du dispositif qui protégeait, jusque-là , le président de l’Assemblée nationale qui vit ses derniers jours au perchoir. En effet, le sort de Macky Sall est désormais entre les mains de ses collègues députés qui peuvent le débarquer à tout moment. Il suffira juste d’une résolution déposée par un député et demandant la destitution du président de l’Assemblée nationale. Ainsi, explique une source, ‘si un député dépose une résolution dans ce sens, celle-ci devra être signée par 38 députés. Ainsi, elle suivra le processus normal. C'est-à -dire qu’elle sera discutée en commission puis en plénière’. Et si au terme des débats en séance plénière, la majorité l’emporte par 76 voix, le sort de Macky Sall sera scellé. Au fait, la résolution est la seule arme qui reste aux adversaires de Macky Sall puisque sa destitution devrait intervenir dès l’ouverture de la première session. Ce qui était impossible le 15 octobre dernier du fait de la non-promulgation de la loi Sada Ndiaye. En clair, la balle est maintenant dans le camp de Doudou Wade et compagnie. ‘Si Macky Sall démissionne d’ici là , c’est tant mieux, il va nous faciliter la tâche. Mais s’il reste, on va aller vers la résolution. C’est pour dire que les choses ne dépendent plus de lui’, explique un autre membre influent du camp des adversaires du président de l’Assemblée nationale. Et notre interlocuteur refuse de croire que le camp de Macky Sall qui s’est signalé par une déclaration signée par 30 députés lors du congrès du Parlement, peut résister face à l’assaut des libéraux. ‘Il (Macky Sall, Ndlr) ne peut se prévaloir que du soutien de 13 députés libéraux sur la centaine de députés que compte notre groupe parlementaire. C’est donc une illusion de croire que ces proches peuvent empêcher le vote de la résolution qui mettra fin à son mandat’.Ces députés qui n’attendaient que la promulgation de la loi peuvent donc pousser un ouf de soulagement, car les menaces de recours au Conseil constitutionnel n’ont pas eu d’effets. Soulignons que la promulgation est l’acte par lequel le chef de l’Etat constate qu’une loi a été régulièrement adoptée par le Parlement. A partir du moment où un décret de promulgation a eu lieu, le texte est intégré dans l’ordonnancement juridique, et entre en vigueur.