Vladimir Poutine a vertement critiqué mardi le manque de coopération des Etats-Unis dans le conflit syrien et mis en garde contre le parachutage de munitions aux rebelles anti-EI, se demandant ouvertement ce que les Américains ont dans le crâne.
Comment pouvons-nous coopérer? Je me demande ce qu'ils ont dans le crâne, a lancé le président russe à l'occasion d'un forum économique organisé à Moscou.
Le chef de l'Etat russe a reproché aux Américains de ne jamais répondre quand les Russes leur demandent quelles cibles l'aviation russe doit bombarder en Syrie.
Nous leur dit: donnez nous les cibles que vous considérez à 100% comme terroristes+. Aucune réponse. On a réfléchi et demandé: où ne faut-il pas frapper? Toujours pas de réponse, a déclaré M. Poutine.
Il a ajouté qu'il n'y avait pas de garanties que les munitions parachutées par les Américains à l'Armée syrienne libre ne tombent pas entre les mains des terroristes.
Ils nous disent qu'ils ont parachuté des munitions à l'Armée syrienne libre. Mais elle est où, cette Armée syrienne libre?, s'est interrogé M. Poutine au cours de ce forum retransmis à la télévision russe, précisant qu'il ne s'agissait pas d'une question rhétorique.
Il a ensuite assuré que la Russie n'aspire pas à un quelconque leadership sur la Syrie.
Le plus important est de travailler avec les gens en qui nous avons confiance, a affirmé Vladimir Poutine, précisant que le nous englobait la Russie, l'Europe et les Etats-Unis.
Il a par ailleurs dit avoir invité Washington à mener des négociations au plus haut sommet de l'Etat pour discuter du règlement du conflit syrien.
La Russie a débuté fin septembre une campagne de frappes aériennes en Syrie à la demande du président Bachar al-Assad, dont Moscou est l'allié le plus fidèle. Moscou dit frapper quotidiennement l'organisation Etat islamique. Les Occidentaux accusent la Russie de concentrer ses frappes sur les groupes rebelles islamistes et ceux dits modérés qui se trouvent notamment à la lisière de la frontière turque.
Les États-Unis sont quant à eux à la tête d'une coalition d'une soixantaine de pays, qui procède depuis plus d'un an à des frappes également quotidiennes contre l'EI en Syrie et en Irak voisin. – AfricaLog avec agence