Les candidats à la Maison Blanche ont continué mercredi leur chassé-croisé sur les terres où se jouera l'élection présidentielle du 4 novembre, Barack Obama ayant prévu en outre de s'adresser aux Américains par l'intermédiaire d'un message télévisé exceptionnel d'une demi-heure. M.Obama avait prévu mercredi de faire campagne en Caroline du Nord (sud-est) et surtout en Floride (sud-est), un Etat qui s'était révélé décisif dans la victoire de George W. Bush en 2000. M. McCain faisait également campagne en Floride.
Pour la première fois depuis le début de la campagne, le dernier président démocrate des Etats-Unis, Bill Clinton devait apparaître au côté de M. Obama dans un meeting prévu en fin de soirée près d'Orlando. Le candidat démocrate devait également s'inviter en soirée dans des millions de foyers américains à l'occasion de la diffusion sur les réseaux de CBS, NBC et Fox d'un spot télévisé d'une demi-heure. La durée de spot est exceptionnelle et aurait coûté à la campagne un million de dollars par réseau télévisé. Ce film, réalisé par Davis Guggenheim - récompensé par un Oscar pour le film documentaire d'Al Gore, "Une vérité qui dérange" -, devrait "donner l'occasion aux Américains d'entendre des précisions sur son programme pour le pays", a indiqué son équipe de campagne dans un communiqué. Plusieurs personnalités dont des républicains devraient intervenir pour présenter le candidat démocrate. Les sondages publiés mercredi continuent de donner l'avantage à M. Obama. Le sondage quotidien Washington Post/ABC News accorde ainsi 7 points d'avance au sénateur de l'Illinois (52% contre 45%). D'autres sondages sont plus contrastés, le baromètre quotidien de Rasmussen ne donne qu'un avantage de 3 points à M. Obama (50% contre 47%) tandis que Zogby donne 5 points d'avance au sénateur de l'Illinois. Les sondages portant sur les Etats clefs sont plus favorables au candidat démocrate. L'université Quinnipiac place M. Obama devant M. McCain dans trois Etats clefs (Floride, Ohio, Pennsylvanie). Depuis 1960, aucun candidat n'a remporté la Maison Blanche sans gagner au moins deux de ces trois Etats. Un autre sondage de l'institut GfK montre M. Obama en tête dans quatre Etats remportés par George W. Bush en 2004 (Ohio, Nevada, Colorado et Virginie). Cet institut place les deux candidats à égalité en Floride et en Caroline du Nord, deux Etats qui ont voté Bush en 2000 et 2004. Le camp républicain conteste ces sondages. Dans un argumentaire remis aux membres de l'équipe de campagne du sénateur de l'Arizona, Bill McInturff, responsable des études d'opinion pour le camp républicain, explique que les électeurs indécis des Etats clefs peuvent encore faire pencher la balance du côté de John McCain. Selon M. McInturff, ces indécis sont plutôt des électeurs blancs, plus âgés que la moyenne, habitant plutôt des zones rurales et donc, selon lui, plus enclins à voter républicain. "Nous pensons que l'élection sera ric-rac et qu'elle est gagnable", a dit Sarah Simmons, directrice du département stratégie de l'équipe McCain. Mais, en dehors du camp républicain, peu d'experts partagent le relatif optimisme de Mme Simmons. "Il est très improbable que nous assistions à un renversement de tendance de dernière minute", estime John Petrocik, président du département de sciences politique de l'université du Missouri. Il n'empêche que plusieurs incertitudes demeurent comme la participation effective des nouveaux inscrits sur les listes électorales ou le facteur racial. M. Obama pourrait devenir le premier président noir des Etats-Unis. Dans les derniers jours de la campagne, John McCain a condensé son message sur trois thèmes: la peur des impôts chez les Américains symbolisés par "Joe le plombier", la concentration du pouvoir entre les mains du même parti au Congrès et à la Maison Blanche, et l'inexpérience supposée de son adversaire qui mettrait en danger la sécurité de l'Amérique.