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Présidentielle en Guinée-Bissau: des militants qui n'aspirent qu'à la paix et à un emploi

Jul 25, 2009

Des promesses et de la musique, des militants qui n'aspirent qu'à la paix et à un emploi: la campagne pour le second tour de l'élection présidentielle dimanche en Guinée-Bissau s'est achevée vendredi soir avec des milliers de personnes aux derniers meetings des candidats.

Au centre de Bissau, devant le siège de leur formation, des militants du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti unique au pouvoir), sont montés sur des arbres et des monuments pour suivre leur candidat, Malam Bacaï Sanha.

"Nous voulons que ce pays vive dans la tranquillité et la vraie démocratie, le dialogue entre le gouvernement et les populations, avec du travail pour la jeunesse", affirme Séga Mané, un électricien de 42 ans.

"Rien n'a été réalisé du projet de (Amilcar) Cabral", fondateur du PAIGC qui a dirigé la lutte de libération de cette ex-colonie portugaise, pour construire la Guinée-Bissau, ajoute ce militant du PAIGC, coiffé d'un "bonnet Cabral", bleu-blanc en laine.

"Sept candidats du premier tour (le 28 juin) soutiennent Malam Bacaï Sanha" au second tour, annonce le Premier ministre et président du PAIGC, Carlos Gomes Junior, en présence de ces sept candidats dont plusieurs dirigent de petites formations.

Au tour précédent, M. Sanha avait obtenu 39,59% des voix contre 29,42% à l'opposant et dirigeant du Parti de la rénovation sociale (PRS) M. Yala et 24,19% au candidat sans étiquette, Henrique Rosa, qui n'a donné aucune consigne de vote. Tous les trois sont d'anciens chefs d'Etat.

Le scrutin de dimanche est organisé cinq mois après l'assassinat du président Joao Bernardo Vieira début mars par des militaires, quelques heures après celui du chef d'Etat-major de l'armée, le général Batista Tagmé Na Waïe, dans un attentat à la bombe à Bissau.

D'autres meurtres dont celui d'un candidat à la présidentielle, Baciro Dabo, ont marqué le processus électoral de cet instable pays ouest-africain.

"Si nous gagnons, nous allons construire la Guinée-Bissau dans la paix, le développement. Cela nécessite la démocratie et un Etat au service des pauvres", lance M. Sanha, boubou jaune et casquette blanche, à ses partisans.

"La dernière fois (à la présidentielle de 2000), dit-il, j'avais perdu face à Kumba Yala (qui avait alors obtenu 72% des voix) mais cette fois, je vais gagner".

A quelques mètres de là, séparés par un cordon de policiers lourdement armés, des militants de Kumba Yala accueillent leur leader, debout sur le toit ouvrant d'un 4X4, coiffé de son traditionnel bonnet rouge, symbole de sagesse chez les gens de son ethnie, les balante, une des plus importantes de Guinée-Bissau.

Il imite plusieurs fois le geste du lutteur qui terrasse son adversaire, pour annoncer sa victoire face au candidat du PAIGC.

"Nous représentons une nouvelle génération (d'hommes politiques qui luttent) pour la paix et la démocratie. Nous sommes pour la stabilité, pas pour la violence et la vengeance", dit-il, acclamé par ses militants, en présence d'un candidat malheureux au premier tour qui le soutient.

"Nous souhaitons la paix et la stabilité. Que celui qui perd (la présidentielle) reconnaisse les résultats", affirme Augosto Ntipe, qui se présente comme un chômeur âgé de 27 ans et militant du PRS.

"Il n'y a rien en Guinée-Bissau. Nous avons besoin de paix, de travail et de développement", ajoute son camarade, Quintino Nzumba, maçon de 39 ans, avant de se trémousser au rythme de la musique locale. - AFP