Le bilan des quatre attentats kamikazes survenus lundi matin à Bodo, localité de la région de l'Extrême-Nord proche de la frontière avec le Nigeria, s'alourdit à 32 morts et 86 blessés, annoncent les autorités sanitaires citées par la télévision publique.
Sur un rayon de 500 mètres entre 10H et 11H au cours de cette matinée, quatre femmes se sont fait exploser au marché de cette localité, causant le plus lourd bilan des attaques terroristes enregistrées sur le sol camerounais et attribuées à la secte islamiste nigériane Boko Haram, même si une fois encore aucune revendication n'a encore été enregistrée, selon les sources sécuritaires.
Etabli dans un premier temps à une vingtaine de morts et une soixantaine de blessés, ce bilan ne cesse de s'alourdir. Certaines sources également proches des forces de défense et de sécurité ont même fait état d'au moins 35 morts, évoquant les décès de certains blessés secourus dans un état grave.
Evacués d'abord à l'hôpital de Mada, distant de 25 kilomètres de Bodo, ces blessés ont par la suite été transférés par hélicoptère pour une partie d'entre eux à l'hôpital régional de Maroua, la principale ville de la région de l'Extrême-Nord, a renseigné le colonel Jean Claude Afana, commandant de la 4e région militaire sanitaire qui couvre cette région.
D'après celui-ci, d'autres rotations aériennes seront organisées mardi dès les premières heures, eu égard à l'état préoccupant des patients.
Les quatre attaques simultanées ont été commises à l'occasion de la journée de marché périodique à Bodo, qui draine généralement du monde, affluence ciblée par les kamikazes pour perpétrer un carnage que n'ont pas pu éviter, comme ils ont réussi à le faire dans plusieurs autres attentats précédents, les comités de vigilance institués à cet effet.
La veille, des unités camerounaises de la Force mixte multinationale (FMM) créée par la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) pour lutter contre Boko Haram, ont mené une contre-offensive en collaboration avec les troupes de l'armée nationale déployées dans la région pour la même cause au cours de laquelle "17 terroristes neutralisés", selon un communiqué officiel.
C'était dans la localité d'Ashigashia, présentée comme "une base logistique de transit", "un couloir de pénétration des kamikazes", selon le texte publié lundi soir par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. – AfricaLog avec agence