Les dirigeants des États ouest-africains réunis en sommet extraordinaire à New York ont décidé de prendre des «sanctions progressives» contre la junte militaire en Guinée face à l’inflexibilité des militaires pour une date de retour des civils au pouvoir.
«Nous avons décidé de prendre des sanctions contre la Guinée», a déclaré le président de la commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) Omar Aliou Touray, après un sommet à huis clos à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Selon un document résumant cette réunion de chefs d’État, « il a été arrêté la prise de sanctions progressives sur des individus et contre la junte guinéenne ».
«Très rapidement, le président en exercice de la Cedeao et le président de la commission de la Cedeao vont établir une liste de personnes à sanctionner et, de manière graduelle, appliquer ces sanctions », selon ce texte confirmé par plusieurs participants. Les leaders de la Cedeao se sont réunis plusieurs heures à New York dans un climat envenimé entre certains de ses membres. La rencontre avait été précédée par les invectives de la junte guinéenne contre le président en exercice de l’organisation.
Tous les dirigeants ouest-africains réunis à New York – à l’exception du Mali, de la Guinée du Burkina dirigés par des juntes et suspendus de la Cedeao - ont également réclamé la libération de 46 militaires ivoiriens détenus au Mali, ce qui avait déclenché une grave querelle entre les deux pays. «Nous condamnons l'arrestation des militaires ivoiriens. La Cedeao dépêchera au Mali les présidents du Ghana, du Togo et du Sénégal pour obtenir leur libération. […] L'heure des coups d'État est révolue », a martelé Omar Aliou Touray. C'est la Côte d'Ivoire qui avait appelé il y a huit jours à la tenue d'un sommet «dans les meilleurs délais» devant l'aggravation du contentieux avec le Mali, réclamant même des sanctions contre son voisin. - AfricaLog avec agence