Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a annoncé mardi soir son intention de soumettre à référendum un projet de nouvelle constitution susceptible de lui permettre de briguer un nouveau mandat.
J'ai décidé de donner la parole directement au peuple afin qu'il se prononce sur le projet de loi énonçant les principes fondamentaux de la République, définissant les droits et devoirs des citoyens et fixant les nouvelles formes d'organisation et les nouvelles règles de fonctionnement de l'État a-t-il déclaré dans un message radiodiffusé.
Après adoption du projet de Constitution qui sera élaboré par une commission mise en place à cet effet, le gouvernement déterminera les modalités de convocation du scrutin référendaire qui aura lieu dans un proche horizon, a ajouté le chef de l'État, âgé de 72 ans.
Frappé par la limite d'âge et l'interdiction, inscrite dans la Constitution de 2002, d'exercer plus de deux mandats à la présidence de la République, M. Sassou ne peut aujourd'hui se présenter à la prochaine présidentielle censée avoir lieu mi-2016.
Il avait convoqué en juillet un dialogue national boudé par l'opposition pour réfléchir à l'opportunité de faire évoluer les institutions de la République.
Sans véritable surprise, les quelques centaines de délégués à cette rencontre s'étaient prononcés pour une nouvelle constitution sans limite d'âge maximal pour les candidats à la présidentielle, ni restriction du nombre de mandats autorisés à un chef de l'État.
La plate-forme des opposants à cette réforme a qualifié cette recommandation de coup d'État constitutionnel.
M. Sassou cumule plus de trente ans à la tête du pays. Il a dirigé le Congo à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues.
Revenu au pouvoir en 1997 à l'issue d'une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.