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Sommet Cédéao: crises politique et économique au menu

Jun 22, 2009

Les dirigeants ouest-africains étaient réunis lundi à Abuja pour évoquer notamment les crises au Niger, en Guinée et en Guinée-Bissau et rencontrer le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero lors d'un premier sommet Espagne-Cédéao.

L'impact de la crise économique mondiale sur les quinze Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) figurait également à l'agenda de ce sommet semestriel.

A l'ouverture, le président nigérian Umaru Yar'Adua, président en exercice de la Cédéao, a estimé que la région faisait "face à des défis politiques et économiques importants".

Selon le président de la Commission de la Cédéao, Mohamed Ibn Chambas, la situation régionale s'est dégradée depuis le dernier sommet.

"Les perspectives économiques sont devenues moroses, caractérisées par la crise économique mondiale et l'instabilité dans certains pays", a-t-il déclaré en appelant à renforcer l'intégration régionale.

La plupart des chefs d'Etat de la Cédéao étaient présents, notamment le Ghanéen John Atta-Mills, l'Ivoirien Laurent Gbagbo, le Burkinabé Blaise Compaoré ou encore le Sénégalais Abdoulaye Wade.

Au plan politique, M. Yar'Adua a estimé qu'il fallait "continuer à faire avancer le processus de paix en Guinée et en Guinée-Bissau".

En Guinée, les militaires au pouvoir depuis le 23 décembre 2008, peu après le décès du président Lansana Conté, ont promis des législatives en octobre et une présidentielle en décembre, mais les choses ont pris du retard.

En Guinée-Bissau, où le président Joao Bernardo Vieira a été assassiné le 1er mars, une présidentielle est prévue le 28 juin. Cette date a été maintenue en dépit des assassinats le 5 juin par des militaires du ministre de l'Administration territoriale et candidat Baciro Dabo et de l'ex-ministre de la Défense Helder Proença.

Pour faciliter le bon déroulement de l'élection, la Cédéao a versé trois mois d'arriérés aux forces armées de Guinée-Bissau, a indiqué M. Yar'Adua qui a appelé à une conférence des bailleurs de fonds après le scrutin.

Quant au Niger, où le président Mamadou Tandja tente de rester au pouvoir au delà de son dernier quinquennat, il n'a curieusement pas été cité explicitement dans les discours d'ouverture.

M. Tandja, qui a convoqué un référendum refusé tant par la Cour constitutionnelle que la Commission électorale nationale, "essaye de se maintenir au pouvoir par des moyens non démocratiques", a déclaré à l'AFP Mahamane Touré, Commissaire de la Cédéao chargé des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité.

Selon lui, il n'a plus d'"alternative légale".

La Cédéao devait également discuter des Accords de partenariat économique (APE) en discussion avec l'Union européenne, un sujet qui divise profondément les quinze pays de l'organisation ouest-africaine.

Le sommet à huis clos devait s'achever sur une déclaration finale.

Peu après, les dirigeant ouest-africains s'entretiendront avec le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, à l'occasion d'un premier sommet Cédéao-Espagne.

L'objectif "est de renforcer les relations de l'Espagne avec le continent africain, en particulier celles établies avec l'Afrique occidentale", a indiqué Madrid la semaine dernière.

La démocratie, la bonne gouvernance, les questions de migration et de drogue devraient être abordés avec M. Zapatero.

La Cédéao attend du chef du gouvernement espagnol un "accompagnement dans les APE, et une compréhension des priorités des Etats africains". - AFP