Le groupe Bolloré a écrit au CSA pour se plaindre de la diffusion, le 17 mai sur France 3, d'un reportage de Pièces à conviction. Le magazine d'Elise Lucet revenait en détail sur la guerre commerciale qui oppose deux groupes indutriels français, le groupe Bolloré, dirigé par Vincent Bolloré, et Progosa, société dirigée par Jacques Dupuydauby. Le premier gère le port de Lomé, au Togo, le second celui d'Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Le magazine s'est intéressé à une enquête très agressive contre Progosa, parue dans le Combat du peuple, un hebdomadaire togolais en mai 2007. Y figure notamment une copie de la condamnation, en France en 1992, d'un des dirigeants du groupe, Gérard Perrier. Comment un tel document est arrivé au Togo ? Dans le reportage, un journaliste du Combat du peuple indique qu'il soupçonne le groupe Bolloré d'être à l'origine de la révélation, mais assure qu'il a obtenu le document par un autre moyen. Le reportage donne ensuite la parole à d'autres journalistes, dont Augustin Assiobo, président de l'Association des journalistes togolais. Tous indiquent qu'il est courant de voir des groupes industriels tenter d'influencer des organes de presse, parfois en proposant de grosses sommes d'argent. Selon l'AFP, le groupe Bolloré s'est plaint au CSA, jugeant que l'équipe de Pièces à conviction ont "pour le moins manqué à leurs obligations en matière de déontologie et se sont, en toute connaissance de cause, prêtées à une manipulation de l'information et à une opération de désinformation. Et Bolloré accuse à son tour Augustin Assiobo d'avoir été payé pour nuire à sa réputation. Interrogé par Télérama, Lionel de Coninck, le rédacteur en chef du magazine, rejette les accusation. "On ne dit à aucun moment que Bolloré paie des journalistes. On dit seulement que c'est une pratique généralisée en Afrique ; plusieurs journalistes nous en parlent, c'est un secret de polichinelle." Il précise aussi que l'équipe a "eu plusieurs contacts avec le groupe Bolloré" : "Nous les avons suppliés de témoigner, ce qu'ils ont finalement accepté. Nous avons donc fait une interview de leur avocat, puis ils se sont rétractés. Ils nous ont interdit non seulement d'utiliser son image, mais aussi de diffuser son nom." – Arrêt sur images