Donald Trump a affiché lundi sa volonté de travailler en étroite collaboration avec le Nigeria dans la lutte antiterroriste en recevant Muhammadu Buhari, premier dirigeant d'Afrique subsaharienne invité à la Maison Blanche depuis son arrivée au pouvoir.
Louant son excellente relation avec le président Buhari en l'accueillant dans le Bureau ovale, M. Trump a insisté sur l'importance de leur face-à-face, «en particulier concernant le terrorisme».
Le Nigeria entre dans sa 9e année de lutte contre le groupe djihadiste Boko Haram, qui a dévasté le nord-est du pays. Le conflit a fait plus de 20 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.
Le locataire de la Maison Blanche a également affiché sa volonté d'aborder la question des chrétiens «tués, assassinés» au Nigeria. «Nous allons travailler sur ce problème, car nous ne pouvons accepter une telle situation», a-t-il lancé.
Le centre du pays, point de rencontre entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien, est régulièrement le théâtre de vives tensions intercommunautaires. La région connaît depuis des mois un regain de tensions entre agriculteurs chrétiens et éleveurs nomades musulmans.
Muhammadu Buhari est devenu, en 2015, le premier dirigeant nigérian d'opposition à battre un président sortant au cours d'une élection considérée comme libre et légitime.
L'exécutif américain est resté plutôt discret à l'approche de cette visite durant laquelle aucune annonce de taille n'est attendue. Mais 15 mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, elle constitue un signal.
«Le fait que le président du pays le plus peuplé d'Afrique cialis 20mg visite Washington pourrait bien, en soit, être plus important pour renforcer les relations Etast-Unis-Afrique que telle ou telle discussion politique spécifique», souligne John Campbell du Council on Foreign Relations.
Les relations entre l'Afrique et Donald Trump ont été durablement marquées par les propos de ce dernier qui avait évoqué des «pays de merde» à propos de Haïti et des pays africains.
Le limogeage brutal, en mars, du secrétaire d'État Rex Tillerson alors qu'il se trouvait en visite officielle au Nigeria pour sa première tournée africaine, n'ont fait que renforcer l'image d'un président qui se soucie peu de ce continent.
Nombre de postes de haut niveau sur l'Afrique sont par ailleurs toujours vacants au sein du département d’État.
«L'administration voit peut-être cette visite de Buhari comme une occasion de rectifier le tir, même s'il est peu probable qu'elle le formule ainsi», souligne John Campbell, qui fut ambassadeur des États-Unis au Nigeria de 2004 à 2007.
Sur le fond, la coopération entre les deux pays s'est améliorée au cours de l'année écoulée.
Peu après son arrivée au pouvoir en 2015, M. Buhari, avait reproché au président Barack Obama d'avoir refusé de vendre des armes au Nigeria pour lutter contre Boko Haram.
Mais l'administration Trump a changé de position en autorisant la vente au Nigeria d'avions Super Tucano d'une valeur de 500 millions de dollars, des appareils de surveillance et de soutien tactique, qui doivent être livrés en 2020.
«Nous travaillons sur un très gros accord portant sur de l'équipement militaire», a souligné M. Trump évoquant en particulier des ventes d’hélicoptères.
Muhammadu Buhari, qui cherche à être réélu en 2019, devrait sans doute mettre en avant les réformes agricoles de son administration et souligner son engagement envers la démocratie.
Les deux dirigeants devaient participer à une conférence de presse commune en début d'après-midi dans les jardins de la Maison Blanche. - AfricaLog avec agence