La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé qu'un départ du président zimbabwéen Robert Mubage serait "dans l'intérêt de tous", dans une interview à la télévision publique sud-africaine publiée mercredi par le département d'Etat.
La chef de la diplomatie américaine, qui s'exprimait mardi, a expliqué que les Etats-Unis ne reprendraient pas leur aide économique au gouvernement zimbabwéen tant qu'ils ne seraient pas sûrs qu'elle aille directement aux personnes concernées. "Nous sommes encouragés par le nouveau gouvernement d'union qui a été constitué", a-t-elle précisé. "Nous ne sommes pas prêts à modifier notre politique mais nous la réexaminons". "Voudriez-vous que le président Mugabe s'en aille d'abord?", lui a alors demandé le journaliste de la télévision sud-africaine. "Je pense que ce serait dans l'intérêt de tous", a répondu Mme Clinton, qui s'exprimait ainsi pour la première fois sur le sort du président zimbabwéen, dont l'ex-président américain George W. Bush avait réclamé le départ. La secrétaire d'Etat américaine a appelé l'Afrique du Sud à faire davantage pression sur le régime zimbabwéen. "Je pense que c'est au peuple et au gouvernement du Zimbabwe d'en décider, mais aussi, pour être tout-à -fait franche, à ses voisins. L'Afrique du Sud a un grand rôle à jouer là -dedans". Elle a reconnu que M. Mugabe avait joué un rôle positif pour le Zimbabwe dans le passé, laissant entendre que le chef de l'Etat, arrivé au pouvoir en 1980 à l'indépendance de l'ex-Rhodésie du Sud britannique, avait fait son temps. "Personne ne remet en question son engagement de la première heure envers la liberté et la fin du colonialisme et de l'oppression. C'est une grande contribution historique", a-t-elle déclaré. "Mais pour je ne sais quelles raisons, ces dernières années, sa présidence a porté préjudice à son peuple", a-t-elle poursuivi. "Ce n'est donc pas à nous de décider mais nous espérons que le gouvernement zimbabwéen, quels que soient ses dirigeants, se consacrera à la reconstruction de ce pays qui a un potentiel extraordinaire". En février, un nouveau gouvernement d'union a été formé par le président Robert Mugabe et son ancien rival Morgan Tsvangirai, pour tenter de trouver une aide financière d'urgence pour redresser l'économie de ce pays en proie à une crise humanitaire sans précédent due à des mois de violences politiques après la défaite historique du régime aux élections générales. - AFP