Un rapport rendu public lundi à Dakar par l'Organisation non gouvernementale (ONG) Aid Transparency dénonce les "violations fréquentes et de plus en plus graves" du domaine public maritime (DPM).
D'après cette étude, ces infractions représentent une perte de 600 milliards de FCFA (environ 1,3 milliard de dollars) pour l'Etat sénégalais. "La valeur totale des terrains irrégulièrement occupés du DPM s'élève à la rondelette somme de 300 milliards de FCFA, soit l'équivalent de la dette intérieure du Sénégal au mois de novembre 2008", déplore l'ONG. L'ONG y ajoute les estimations du Syndicat des architectes évaluant à "300 milliards de F CFA", "la valeur des terrains situés sur le DPM et cédés par l'Agence nationale de l'Organisation de la Conférence islamique (Anoci) aux entreprises étrangères". Le rapport liste l'ensemble des installations et des habitations ne respectant pas la législation. Il s'appuie sur des observations, des entretiens, des cartes et des grilles analytiques relevant les données juridiques de plusieurs sites. D'après les auteurs du rapport, "la boulimie foncière" serait le fait "d'élites politiques, administratives et religieuses depuis un demi-siècle". Ce phénomène se serait accentué en 2000. "De nombreux observateurs s'accordent sur le fait que 2000 est une année repère de l'histoire des violations du DPM", note l'étude. A cette date, les auteurs du rapport observent "une sorte de ruée sur les réserves foncières littorales de l'Etat par les classes dirigeantes". – La Grande Epoque