Une célèbre militante des droits de l'Homme, Jestina Mukoko, détenue sous l'accusation de complot contre le régime du président Mugabe, dont le transfert à l'hôpital avait été refusé vendredi, a été empoisonnée et torturée en prison, a rapporté la presse dimanche.
Selon le Sunday Independant, Mme Mukoko, qui est placée en isolement à la prison de haute sécurité de Chikurubi, a été empoisonnée par le personnel de la prison. Son avocate, Beatrice Mtetwa, a demandé un examen toxicologique avant de déposer une plainte. Jestina Mukoko, directrice de l'ONG Zimbabwe Peace Project (ZPP), avait été enlevée à son domicile par des hommes armés le 3 décembre et détenue au secret pendant plusieurs semaines avant sa première comparution en justice le 24 décembre. Vendredi, le tribunal avait refusé son transfert à l'hôpital. Elle avait été, avec huit autres personnes, inculpée de recrutement en vue d'un complot contre le régime, accusés d'avoir recruté des volontaires pour suivre un entraînement militaire au Botswana dans le but de renverser le gouvernement zimbabwéen. La directrice du ZPP avait notamment enquêté sur les violences politiques lors des élections du printemps dernier, qui ont fait plus de 100 morts selon l'opposition. Le président Mugabe, battu au premier tour par le chef de l'opposition, avait remporté en juin un second tour boycotté par son rival, sur fond d'intimidation et de violences. Un accord de partage du pouvoir n'a toujours pas réussi à débloquer la situation politique. - AFP