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Une décision controversée de l’OGP

Nov 12, 2015
Une décision controversée de l’OGP

A partir du 1er janvier 2016, tous les médias guinéens payeront des taxes publicitaires à l'office guinéen de publicité. Il sera prélevé 30% sur chaque communiqué ou spot publicitaire a dit mercredi 11 novembre 2015, Paul Moussa Diawara, directeur de l'office guinéen de publicité (OGP). Cette institution verra alors comment reverser une partie de cette manne aux médias.

Les radios, les télévisions, les journaux et les sites d'information sont visés par cette nouvelle mesure édictée par cette institution. « L'ensemble des entreprises qui font de la publicité en Guinée sont concernées, qu'elles relèvent des médias ou non, qu'elles soient des entreprises commerciales, de la communication, des entreprises d'exportation ou des sociétés de téléphonie, automatiquement nous sommes en face du paiement des taxes, donc ce sont ces mesures qui entrent en vigeur à partir du 1er janvier 2016», a précisé Paul Moussa Diawara.

En 2016, 30% seront prélevés sur les prix des communiqués et des spots publicitaires confirme Paul Moussa Diawara. «Nous allons prendre 30 % et les 70 % reviennent aux médias en question, que ça soit les journaux, les radios et les télévisions ». Il ajoute que ceci est un décret du chef de l’État et qui sera appliqué aux médias publics et privés. Une partie de ces 30% pourrait être reversée aux différents médias via l'URTELGUI (l'union des radios diffusion et télévisions libres de Guinée) pour financer le fonctionnement de cette association. Le directeur de l'OGP dit qu'il est ouvert à une discussion pour revoir à la baisse le taux de ces taxes fixées pour l'instant à 30%.

Pour qu'un Etat soit riche, il faut que les entreprises acceptent de s'acquitter des taxes estiment le patron de l'OGP. Mais dans les différentes rédactions du pays, la pilule peine à être avaler. Cette décision de Paul Moussa Diawara est mal perçu par la quasi totalité des patrons de presse qui parlent d'une forme d'arnaque instrumentalisée par l'office guinéen de publicité dans le but d'affaiblir économiquement les médias. «Les médias guinéens évoluent dans les conditions très difficiles. Les journalistes ne sont pas bien payés et l'environnement de travail est peu reluisant. Si l'OGP impose encore une telle mesure cela va appauvrir de plus les médias», proteste Boubacar Diallo directeur de la radio lynx fm. D'aucuns soutiennent que les «maigres» revenus provenant des publicités et les communiqués ne résorbent pas tous les besoins des organes sur une période d'un mois par exemple. Revoir donc cette situation serait mieux, soutiennent-ils, au risque de voir un bras de fer s'engager entre les deux entités (presse et OGP ndlr). Une situation que Paul Moussa Diawara ne veut pas vivre, car dit-il, les médias peuvent nuire quelqu'un, pour cela, il les exhorte à comprendre le bien fondé de la décision. L'avenir nous dira si cette doléance tombera dans des bonnes oreilles.

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