Les Etats-Unis ont accusé lundi la Russie de ne pas tenir compte de leurs propositions censées apaiser le conflit en Ukraine, alimentant dans la foulée les tensions entre Washington et Moscou.
Cette nouvelle poussée de fièvre entre les deux anciens adversaires de la Guerre froide oppose aussi leurs ministres des Affaires étrangères, John Kerry et Sergueï Lavrov, à propos d'une éventuelle entrevue qui aurait pu avoir lieu ce lundi pour tenter de régler la crise en Crimée.
En visite la semaine dernière à Kiev, Paris et Rome, M. Kerry a poussé sans succès pour des contacts directs entre l'Ukraine et la Russie et n'a pas réussi non plus à s'entendre avec M. Lavrov sur un plan de sortie du conflit en Ukraine.
Les deux hommes se sont vus trois fois la semaine dernière, à Paris puis à Rome, et se sont parlés samedi au téléphone.
Le secrétaire d'Etat Kerry a dit clairement au ministre Lavrov que les Etats-Unis voulaient que la Russie stoppe ses avancées militaires et qu'ils souhaitaient l'arrêt d'une marche vers l'annexion de la Crimée et des actes de provocation, a expliqué la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
A Rome et à Paris, M. Kerry avait révélé avoir fait un certain nombre de suggestions écrites à M. Lavrov, lequel devait les présenter à son président Vladimir Poutine.
Les Etats-Unis attendent toujours une réponse russe aux questions concrètes que le ministre américain a soumises à son homologue russe, a protesté Mme Psaki. Mais elle refusé de détailler la liste complète de ces idées visant à désamorcer les tensions en Crimée, une péninsule du sud de l'Ukraine qui doit voter dimanche pour son éventuel rattachement à la Russie.
Washington, a insisté le département d'Etat, doit voir des preuves concrètes d'une Russie prête à s'impliquer dans les propositions diplomatiques censées faciliter un dialogue direct entre l'Ukraine et Moscou.
John Kerry accueillerait volontiers d'autres discussions avec Sergueï Lavrov afin de voir comment apaiser la crise en Ukraine, a encore plaidé Mme Psaki.
Mais Moscou a lancé simultanément sa contre-offensive diplomatique sur l'Ukraine, promettant aux Occidentaux des propositions pour régler la crise dans l'ex-république soviétique qui tente d'enrayer le rattachement programmé de la péninsule séparatiste de Crimée à la Russie.
M. Lavrov, a annoncé que Moscou allait présenter ses propres propositions aux Occidentaux, pour ramener la situation dans le cadre du droit international.
Le chef de la diplomatie russe a aussi déploré que M. Kerry ait décliné son invitation à se rendre à Moscou ce lundi.
Nous avons proposé qu'il vienne aujourd'hui, je crois, et nous étions disposés à le recevoir. Il avait donné son accord préliminaire. Puis, il m'a rappelé samedi et a dit qu'il souhaitait repousser la visite, a accusé M. Lavrov.
La porte-parole du département d'Etat a rétorqué que son ministre n'hésitait jamais à sauter dans un avion ou à avoir des réunions en personne, mais nous voulons être sûrs que c'est aussi pris au sérieux dans l'autre camp.
On ne va pas s'engager dans quelque chose pour se faire répondre +non, non, non+ à tout, a renchéri un diplomate américain.
De son côté, la présidence américaine a souligné que la venue mercredi à la Maison Blanche du Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk montrait que le gouvernement intérimaire ukrainien était légitime aux yeux des Etats-Unis.
Moscou ne reconnaît pas les nouvelles autorités de Kiev. – AfricaLog avec agence