Une table ronde sur l’avenir politique de la Guinée a eu lieu mardi à Washington en présence d’une cinquantaine de participants représentant des institutions et du gouvernement américain.
Elle a été organisée par le National democratic institute (NDI) en vue de discuter de l’évolution de la situation politique en Guinée marquée depuis le 23 décembre dernier par la prise du pouvoir par le Conseil national de la démocratie et du développement (CNDD), un organe militaire. M. Chris Fomunyoh, directeur régional pour l’Afrique du NDI, Mme Dominique Dieudoné expert auprès du NED (National Endowment for Democracy) et M. Mark Sheider de International Crisis Group étaient parmi les principaux animateurs de ce forum qui a enregistré la participation de l’ambassadeur de Guinée aux Etats-Unis El Hadj Mory Karamoko Kaba. Après avoir discuté des récentes décisions du CNDD pour une transition démocratique en Guinée, les animateurs du forum ont relevé un certain nombre d’élements positifs, à savoir notamment la levée de l’interdiction sur les activités des partis politiques, la signature d’un code de bonne conduite et la mise en place d’un comité de suivi pour veiller à l’application des dispositions devant réglementer la transition. Mais ils ont déploré le manque d’un calendrier électoral avec des dates précises pour les législatives et présidentielle. De même la décision du président de la junte militaire le capitaine Moussa Dadis Camara de placer sous son autorité la commission électorale nationale indépendente (CENI). Estimant qu’une période de transition longue pourrait aboutir à la corruption du pouvoir et compromettre le processus démocratique en Guinée, ils ont émis plusieurs idées susceptibles de promouvoir une transition rapide, apaisée avec la participation de toutes les forces vives du pays. Prenant la parole en sa qualité d’invité, M. Mory Diané, un analyste de la politique guinéenne à Washington s’en est pris au dernier rapport de l’International Crisis Group sur la Guinée, en disant qu’il ne pouvait pas comprendre qu’un tel travail puisse se faire sans la participation directe des guinéens dans l’élaboration des conclusions. M. Diané a d’autre part estimé que “l’attitude dogmatique qui veut qu’on s’oppose automatiquement aux régimes militaires apparait assez sévère pour le cas de la Guinée” un pays paralysé par une crise d’autorité, dominé par la corruption et le trafic de drogue. Selon lui, la campagne à outrence engagée par le CNDD contre les narcotrafiquants du pays est une action salutaire qui serait difficile pour un gouvernement civil à résoudre. - AfricaLog