Les États-Unis ont plaidé mardi pour la tenue au Nigeria des élections présidentielle et législatives le 14 février, en dépit des violences «terrifiantes» perpétrées par le groupe islamiste armé Boko Haram.
Interrogé depuis plusieurs jours, le département d'État n'a toujours pas été en mesure mardi de donner un bilan des victimes après une offensive de Boko Haram dans la région nigériane de Baga, sur les rives du lac Tchad.
«Nous tentons toujours d'obtenir une confirmation du nombre de morts (...) Il y a eu une forte escalade du nombre de victimes», s'est contentée de dire la porte-parole de la diplomatie américaine, Marie Harf.
Boko Haram a lancé un premier assaut sur Baga, au nord de l'État de Borno, le 3 janvier, avant de revenir plusieurs jours plus tard pour raser entièrement la ville et une quinzaine de villages aux alentours. Des responsables locaux ont fait état d'un très grand nombre de morts mais aucun bilan n'a pu être confirmé. L'armée nigériane a estimé samedi qu'il était «approprié» de considérer l'attaque contre Baga comme «la plus meurtrière» depuis le début de l'insurrection islamiste, qui a fait plus de 13.000 morts depuis 2009.
«Nous avons tous vu l'évolution des chiffres qui a été rapportée cette semaine, des chiffres que nous ne pouvons pas confirmer précisément mais qui montrent clairement qu'il y a eu une forte augmentation», a prudemment commenté Mme Harf.
La responsable américaine, dont le pays est un allié du Nigeria dans la lutte contre Boko Haram, a préféré renouveler son soutien à la tenue du scrutin présidentiel et des législatives le 14 février.
«Nous pensons que les élections sont probablement un facteur» de la violence dans le nord-est du Nigeria, mais «nous estimons que les élections doivent toujours avoir lieu, même face à cette violence terrifiante», a argumenté la porte-parole du département d'État.
Mardi, la commission électorale nigériane a assuré que les élections législatives auraient bien lieu dans les États du nord-est, mais qu'il était peu probable qu'on puisse voter dans les zones contrôlées par Boko Haram. Quatorze candidats se présentent à la présidentielle du 14 février, dont l'actuel chef de l'État Goodluck Jonathan et l'ex-dictateur Muhammadu Buhari. Les élections législatives auront lieu le même jour. – AfricaLog avec agence