Le pape Benoît XVI a jugé mercredi "tragique" la construction de la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie, lors d'une visite dans un camp de réfugiés à Bethléem. "Dans un monde où les frontières sont de plus en plus ouvertes - pour le commerce, pour les voyages, pour le déplacement des personnes, pour les échanges culturels - il est tragique de voir des murs continuer à être construits", a affirmé le pape dans le camp e réfugiés de Aida.
Pour lui, cette barrière est un "rappel incontournable de l'impasse où les relations entre Israéliens et Palestiniens semblent avoir abouti". "Comme il nous tarde de voir les fruits d'une tâche bien plus difficile, celle de construire la paix ! Comme nous prions constamment pour la fin des hostilités qui sont à l'origine de ce mur !", a ajouté Benoît XVI. Le pape parlait dans la cour d'une école dominée par un tronçon en béton haut de huit mètre de la barrière de séparation, qui empiète sur les terres palestiniennes. Quelque 4.600 réfugiés, originaires de 43 villages rasés par les forces israéliennes lors de la création de l'Etat hébreu en 1948, habitent à Aïda. Le "comité d'accueil" local chargé de préparer la visite du pape dans le camp a tenu à le faire apparaître le plus près possible du mur pour y attitrer l'attention du monde. Présentée par Israël comme une "clôture antiterroriste", la barrière, qui doit s'étendre à terme sur plus de 650 km, est qualifiée de "mur de l'apartheid" par les Palestiniens. Elle empiète sur la Cisjordanie et rend extrêmement problématique la création d'un Etat palestinien viable. Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé illégale la construction de cette barrière et exigé son démantèlement, tout comme l'a fait ensuite l'Assemblée générale de l'ONU. Israël n'a pas tenu compte de ces demandes. - AFP