Nicolas Sarkozy a rendu hommage vendredi aux troupes françaises qui ont débarqué en Provence en août 1944, saluant plus particulièrement le "courage admirable" des unités coloniales, la principale composante de ces forces.
Pour marquer le 64e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie, le chef de l'Etat avait choisi la plage de La Nartelle, à Sainte-Maxime, un des sites de cette opération qui a permis d'ouvrir un second front, après celui de Normandie, sur le sol français. Si elle n'a pas décidé de l'issue de la Seconde Guerre mondiale, elle a joué, de par l'importance des unités françaises engagées, "un rôle absolument décisif dans la participation de la France à la victoire finale", a-t-il dit. Sous commandement américain, le débarquement de Provence a mobilisé plusieurs unités de l'armée d'Afrique notamment les spahis, les tabors marocains et les tirailleurs sénégalais. "Les troupes coloniales montrent un courage admirable" dans l'opération et, tout au long de la campagne de la 1ère armée du général de Lattre de Tassigny à laquelle elles sont rattachées, "se battront pour la France comme s'ils se battaient pour leur mère-patrie", a déclaré Nicolas Sarkozy, ajoutant : "La France n'oubliera jamais leur sacrifice." Le chef de l'Etat n'a pas évoqué la polémique persistante créée par les écarts importants de pensions versées par l'Etat aux anciens combattants selon qu'ils sont français ou issus des anciennes colonies. Un collectif d'associations appelait à manifester vendredi en fin de journée place de la République, à Paris, pour attirer l'attention sur le sort des "Oubliés de la République", victimes de cette discrimination. "LA FRANCE RENTRAIT CHEZ ELLE" Les cérémonies de la plage de La Nartelle faisaient suite à celles organisées sur les plages de Normandie, à Ouistreham il y a un an, et sur le site de Douaumont, près de Verdun, le 11 novembre dernier. En décentralisant les commémorations d'événements historiques symboliques, Nicolas Sarkozy entend "faire partager au plus grand nombre de Français, notamment en province, ces moments de communion nationale", a expliqué l'Elysée. Pour le chef de l'Etat, les soldats qui ont débarqué en Provence et les résistants qui les ont rejoints au fur et à mesure de leur progression, ont été "davantage que des soldats victorieux", en contribuant à rétablir l'autorité de l'Etat et la souveraineté de la Nation. "Ils étaient la France qui rentrait chez elle, qui retrouvait son honneur et son unité", a-t-il dit. Après un bain de foule, Nicolas Sarkozy a présidé à une revue navale mobilisant 16 bâtiments, accompagnée d'un défilé aérien. En l'absence du porte-avions Charles De Gaulle, immobilisé plusieurs mois par des problèmes techniques, il avait pris place à bord du "bâtiment de projection et de commandement" Mistral. Les cérémonies, qui se sont déroulées par temps couvert mais mer calme, se sont achevées par un lancer de gerbe à la mer. Le chef de l'Etat sera le 6 juin à Colleville-sur-Mer, dans le Calvados, pour commémorer au cimetière américain d'Omaha Beach le 65e anniversaire du débarquement allié en Normandie aux cotés de Barack Obama. Le président américain y arrivera dès le 5 au soir, a précisé Nicolas Sarkozy, se disant "très sensible" à cette nouvelle visite d'Obama en France après le sommet de l'Otan à Strasbourg. "Nous partagerons un moment, en Normandie cette fois-ci, sur les plages et nous irons nous recueillir dans ces cimetières où il y a tant de jeunes Américains (...) qui ont payé de leur vie la liberté pour notre pays", a dit le président français interrogé par France 2 et TF1. "L'amitié avec les Etats-Unis, (dans le) respect de l'indépendance de la France, est quelque chose qui compte beaucoup", a-t-il ajouté. - Reuters