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Tchad: un accrochage armée-rebelle démenti par le gouvernement mais condamné par la France

May 07, 2009

Des rebelles tchadiens ont annoncé s'être emparés de 12 véhicules militaires équipés de mitrailleuses lors d'un accrochage mardi avec l'armée dans l'est du pays, le premier de l'année. Le gouvernement tchadien a cependant démenti mercredi tout combat contre des éléments rebelles.

De son côté, la France a souhaité que "le Conseil de sécurité (de l'ONU), comme il l'a fait en juin 2008, condamne fermement cette nouvelle attaque menées par des groupes armés tchadien venus du Soudan", estimant que "toute tentative de déstabilisation par la force est inacceptable".

Selon l'information rebelle, postée mercredi sur un site web, cette bataille courte mais intense se serait produite près l'Abéché, la principale ville de l'est du Tchad.

Le ministre de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir a pour sa part assuré mercredi devant la presse qu'aucun accrochage n'avait eu lieu. Il a en revacnche confirmé que des éléments rebelles étaient entrés au Tchad au cours des dernières 48 heures depuis leurs bases au Soudan voisin. Aucun d'eux ne serait toutefois dans l'une des grandes villes du pays.

Le ministre a ajouté que l'aviation tchadienne survolait les positions rebelles pour connaître leur progression. Ces derniers approchent, selon lui, d'un important centre humanitaire, celui de Goz Baida, à près de 700km à l'est de la capitale N'Djamena.

Des rebelles seraient également bloqués à Kerfi, petite localité des lest du pays, tandis que d'autres se rassembleraient dans une ville frontalière avec la République centrafricaine.

"La situation est calme dans toutes les grandes villes de l'est du Tchad", a-t-il assuré. "Toutes les mesures ont été prises pour empêcher une avancée (des rebelles)."

Cette partie du Tchad accueille actuellement quelque 300.000 réfugiés ayant fui les combats au Darfour, province de l'ouest du Soudan. A ce total s'ajoutent 187.000 Tchadiens déplacés en raison des violences soudanaises mais aussi de tensions locales.

"Nous restons préoccupés par la sécurité des populations civiles locales, réfugiées et déplacées, ainsi que des travailleurs humanitaires qui leur viennent en aide", a déclaré mercredi à Paris le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

D'après lui, la MINURCAT, la mission de l'ONU au Tchad et en Centrafrique, a été amenée à évacuer temporairement les personnels humanitaires basés à Koukou Angarana, qui pouvaient être menacés par des combats, afin d'assurer leur protection.

"La MINURCAT doit pouvoir remplir sa mission de protection sans entrave, conformément au mandat fixé par la résolution 1834. En ce qui concerne les 800 soldats français engagés au sein de la MINURCAT, ils remplissent pleinement leur mission de protection sous la responsabilité du commandant de la force des Nations unies", a-t-il indiqué, ajoutant que "les éléments français d'Epervier suivent attentivement la situation à l'est du Tchad".

Il a encore précisé que la France disposait "pour le Tchad comme pour tous les pays dans le monde d'un plan de sécurité pour la communauté française". AP