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Le Tchad impute au Soudan l'incursion de groupes armés à l'est

May 05, 2009

Le Tchad a accusé le Soudan d'avoir envoyé des groupes armés dans l'est de son territoire, quelques heures seulement après avoir conclu avec lui à Doha un accord de non-agression mutuelle.

Le Soudan a démenti que ses forces aient pénétré au Tchad et affirmé que les événements dans l'est du pays mettaient aux prises rebelles et forces gouvernementales.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a confirmé que des "groupes armés" venus du Soudan avaient probablement pénétré de plusieurs dizaines de kilomètres en territoire tchadien.

Eric Chevallier, porte-parole du Quai d'Orsay, a déclaré que Paris suivait la situation avec une "grande préoccupation" et tentait d'évaluer l'ampleur de l'incursion.

Pour le moment, on ne signalait pas de combats dans la région.

"Alors que l'encre de l'accord de Doha n'a même pas séché, le régime de Khartoum vient de lancer plusieurs colonnes armées contre notre pays.

"En déclenchant cette agression programmée contre le Tchad, le régime soudanais vient de renier la signature qu'il a apposée à Doha", a déclaré le porte-parole du gouvernement tchadien, Mahamat Hissène.

"Le gouvernement de la République du Tchad prend à témoin l'Union africaine, les pays médiateurs et l'opinion nationale et internationale de la mauvaise foi du régime de Khartoum", a-t-il ajouté.

"Le régime de Khartoum n'a changé ni ses intentions, ni sa stratégie. En signant l'accord de Doha, le régime de Khartoum a agi avec la même duplicité qu'il l'a fait avec les accords précédents."

A Khartoum, on dément toute incursion.

"Je réitère l'affirmation de l'armée et du gouvernement soudanais qu'aucune incursion de forces soudanaises n'a eu lieu en territoire tchadien", a déclaré le chef du protocole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssef Ahmed.

"Ce qui se passe actuellement, ce sont des batailles entre l'opposition tchadienne et les forces gouvernementales tchadiennes à l'intérieur des frontières tchadiennes", a-t-il ajouté.

Le Tchad et le Soudan, qui ont repris en novembre des relations diplomatiques après plus de six mois de rupture, s'accusent régulièrement d'incursions mutuelles et de soutien à leurs rébellions respectives.

Khartoum avait notamment accusé le président tchadien Idriss Déby d'implication dans l'attaque de la capitale soudanaise en mai 2008 par des rebelles darfouris.

En février 2008, des rebelles tchadiens venus de la frontière soudanaise avaient atteint N'Djamena mais cette attaque avait été repoussée par les forces de Déby avec l'aide de l'armée française basée dans la capitale tchadienne. – Reuters