L'épouse de Silvio Berlusconi, Veronica, a l'intention de demander le divorce, quelques jours après avoir publiquement reproché au président du Conseil italien son penchant pour les jeunes femmes dans la mise au point de la liste de son parti pour les élections européennes du 7 juin.
"J'ai été forcée à prendre cette décision, je ne tiens pas à ajouter quoi que ce soit", a déclaré Veronica Berlusconi au journal La Stampa. Le quotidien La Repubblica et l'agence de presse italienne Ansa reprennent eux aussi cette information. Au palais Chiggi - le siège du gouvernement italien -, on ne faisait en revanche aucune déclaration. L'avocat de Berlusconi, Niccolo Ghedini, disait de son côté à Reuters: "C'est une affaire strictement personnelle. Toutes les questions de ce genre sont d'ordre privée et sont douloureuses, notamment quand elles touchent aux rapports familiaux. Le président du Conseil, pour le moment, n'a pas de déclaration à faire". En début de semaine, Veronica, qui s'était déjà plainte par le passé de l'attention que porte le président du Conseil aux femmes jeunes et de préférence jolies, s'en était prise au souhait de son mari de placer sur la liste de son parti de jeunes candidates issues du monde de la télévision et plus largement du show-biz. Elle l'avait accusé de s'être rendu à la fête d'anniversaire d'une jeune femme de 18 ans à Naples, fille d'un allié politique, mais d'avoir boudé les anniversaires de ses propres enfants. Berlusconi a eu trois enfants avec Veronica et deux autres d'un premier mariage. Veronica, qui a 52 ans, vingt ans de moins que son époux, se déclarait d'accord avec les journaux italiens qui, à propos du grand nombre de candidates sur la liste du parti de son mari aux européennes, ont expliqué que cela avait été fait pour le "bon plaisir de l'empereur". LA FAUTE À "LA PRESSE DE GAUCHE" Ce dernier éclat en date entre les Berlusconi s'est produit à la suite d'un débat dans les médias sur la présence de "starlettes en politique". Dans un courriel adressé à l'agence de presse italienne Ansa, Veronica Berlusconi avait fait l'éloge de dirigeants politiques comme l'ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher ou comme la chancelière allemande Angela Merkel, mais avait ajouté : "Ce qui se passe aujourd'hui (en Italie) derrière une façade de courbes et de beautés féminines est grave". Cela, enchérissait-elle, est une offense faite à toutes les femmes et notamment à celles qui se sont battues "en première ligne" pour l'égalité hommes-femmes. En réponse, Silvio Berlusconi s'était dit désolé que sa femme ait pris pour argent comptant "ce qu'elle a lu dans les journaux". Il a ajouté que tout cela relevait d'"une campagne (menée contre lui) par la presse de gauche". Le parti de Berlusconi, le Peuple de la liberté, envisage de retenir sur sa liste aux européennes les noms d'anciennes actrices et personnalités de la télévision, selon des médias. "Certains ont écrit que tout cela était fait pour le bon plaisir de l'empereur. Je suis d'accord", déclarait Veronica Berlusconi. Et d'enfoncer le clou : "Ce qui se dessine, à la lecture de la presse, est au-dessous de tout, sans vergogne". Pour sa défense, Silvio Berlusconi a estimé qu'il serait "absurde" d'écarter de la politique des femmes parlant plusieurs langues et ayant plusieurs diplômes, parce qu'elles ont fait de la télévision ou ont été dans le show biz. – Reuters