Les autorités malgaches n'ont fourni aucune information jeudi sur le sort de Manandafy Rakotonirina, "Premier ministre" nommé par le président malgache Marc Ravalomanana juste après son renversement en mars, et arrêté par des soldats mercredi à Antananarivo.
Plusieurs appels téléphoniques à l'administration du nouvel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, sont restés sans réponse. Aidé par l'armée, le maire de la capitale a renversé le président et homme d'affaires Marc Ravalomanana, qu'il accuse de corruption, mais cela n'a pas mis fin à des mois de violence et d'instabilité dans l'île de l'océan Indien. Les voisins régionaux de Madagascar et les pays occidentaux refusent de reconnaître le régime Rajoelina et parlent d'un coup d'Etat. L'Union africaine a suspendu la participation de Madagascar et les Etats-Unis ont gelé toute aide autre qu'humanitaire. M. Ravalomanana a quant à lui assuré depuis son exil en Afrique du Sud qu'il entendait bien reprendre le pouvoir. Le président déchu n'a pas non plus répondu aux sollicitations de l'AP. Une chaîne de télévision privée a diffusé mercredi soir des images de soldats escortant Manandafy Rakotonirina, Ihanta Randriamandranto, dirigeante du mouvement pro-Ravalomanana des "femmes légalistes", et sept gardes du corps torse nu hors d'un hôtel. M. Ravalomanana avait nommé M. Rakotonirina au poste de Premier ministre juste après s'être enfui de Madagascar. Lundi, ce sont le chef de la sécurité du Conseil constitutionnel de Madagascar et trois autres anti-Rajoelina qui étaient arrêtés et accusés de fomenter des troubles à l'ordre public dans la capitale, selon une source à la commission d'enquête nationale. La semaine dernière, des affrontements dans les rues entre la police et des partisans de M. Ravalomanana ont fait deux morts et six blessés. Le 23 avril, le gouvernement a accusé un ancien de la garde présidentielle de M. Ravalomanana de vouloir assassiner l'épouse de M. Rajoelina. Le même jour, le ministre de la Justice a annoncé l'arrestation de quatre parlementaires accusés de complicité de pillage et de vandalisme lors des manifestations de soutien au président renversé. AP