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Libéria: sexe et chantage à la présidence

Apr 29, 2009

Après la destitution du ministre d’Etat aux Affaires présidentielles, Willis Knuckles, suite à la publication d’une photographie le montrant en pleine action avec deux prostituées dans un hôtel de passe de Monrovia, le journal qui avait le premier publié la photographie, The Independent, a été suspendu pour un an. Le ministre déchu a dénoncé le chantage d’un candidat à la présidence de l’Assemblée nationale auquel il avait refusé le soutien en échange des photographies compromettantes.

L’affaire a fait scandale à Monrovia, où les photographies compromettantes du ministre d’Etat aux Affaires présidentielles ont été largement diffusées par les médias du pays, par Internet et ont même été photocopiées et distribuées dans la capitale libérienne.

Le journal The Independent avait récemment publié en exclusivité des photographies montrant le ministre d’Etat Willis Knuckles, le plus proche collaborateur de la présidente, en pleine action avec deux prostituées dans un hôtel de passe de Monrovia.

Au bout d'une semaine de scandale, Ellen Johnson Sirleaf, qui a fait de la lutte contre la corruption une des premières priorités de son gouvernement, a cédé à la pression et destitué son ministre d’Etat.

«J'ai accepté, avec regrets, la démission de mon directeur de cabinet, le ministre Willis Knuckles», avait déclaré la présidente libérienne dans un communiqué.

Elle avait alors jugé le comportement de son collaborateur «indécent et inopportun pour un haut fonctionnaire», précisant toutefois qu’il n'avait rien d'«illégal».

«J'ai accepté sa démission non pas en raison des demandes des maîtres chanteurs, mais de celles des moralistes de ce pays», avait-t-elle ajouté.

Cette allusion viserait en fait l'ancien président du Parlement, Edwin Snowe, et son épouse, suspectés d'avoir organisé le scandale et fait circuler les photos pour faire chanter Willis Knuckles.

Le ministre d’Etat déchu a présenté des excuses publiques à sa «femme depuis trente-sept ans, ses enfants, sa mère et tous ses proches, ainsi que sa patronne la présidente, l'Eglise, les membres du gouvernement et le grand public».

Après avoir demandé pardon, il a accusé Edwin Snowe de l'avoir approché pour lui proposer de le soutenir dans sa candidature au perchoir de l'Assemblée nationale, en échange des photos. C’était juste après le refus de Willis Knuckles que les photos avaient commencé à circuler.

Le journal qui avait lancé la polémique, The Independent, vient pour sa part d’être suspendu pour un an. Pour Gabriel Baglo, directeur du bureau Afrique de la Fédération internationale des journalistes à Dakar, «la décision du gouvernement est totalement disproportionnée et donne le sentiment d'être simplement un acte de vengeance». - Libération