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Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo entendue par un juge français

Apr 23, 2009

Simone Gbagbo, épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo, devait être entendue jeudi soir à Abidjan comme témoin dans l'enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en avril 2004.

L'audition menée par le juge Patrick Ramaël devait débuter à 18h00 dans les locaux de la Cour suprême de Côte d'Ivoire, dont les journalistes sont tenus à l'écart par un important dispositif de sécurité, a constaté un reporter de Reuters sur place.

La justice française souhaite entendre Simone Gbagbo à la suite d'une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration", qui a déjà motivé plusieurs déplacements officiels en Côte-d'Ivoire, le dernier en date en février.

Jean-Tony Oulaï, présenté comme un ancien membre des services spéciaux ivoiriens, est mis en examen et écroué en France depuis le mois d'octobre en France dans cette affaire.

L'entourage de Simone Gbagbo a été d'emblée évoqué par des personnes entendues dans l'affaire. Le beau-frère de cette dernière, Michel Legré, a même été un temps emprisonné à Abidjan avant d'être libéré.

Guy-André Kieffer, journaliste indépendant, collaborait notamment à La Lettre du continent et était spécialisé dans les questions de matières premières, notamment le cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.

SAISIE À L'ELYSÉE

Son entourage affirme qu'il enquêtait sur des malversations impliquant le régime d'Abidjan et les juges français examinent l'hypothèse d'un crime à mobile politique. Il est établi que le journaliste a été enlevé sur un parking d'Abidjan le 16 avril 2004. On perd ensuite sa trace.

En février dernier, les juges français ont entendu un témoin, Berte Seydou, qui se présente comme l'ancien chauffeur de Jean-Tony Oulaï. Ce témoin a déclaré que Jean-Tony Oulaï était en contact avec Simone Gbagbo.

Berte Seydou a affirmé dans le cadre de la procédure que Guy-André Kieffer avait été enlevé par un commando, emmené dans une première villa, puis transféré à la présidence ivoirienne pendant deux jours et deux nuits et enfin conduit à la "ferme aux volailles", un lieu d'exécution secret, où il aurait été abattu par deux hommes sur signal de Jean-Tony Oulaï.

Ce dossier a donné lieu à de vives querelles internes au sein de la police et de la magistrature française. En novembre 2007, la brigade criminelle a refusé d'accompagner les juges en Côte d'Ivoire et a été dessaisie au profit de la gendarmerie.

Le 23 juillet 2008, le juge s'est rendu à l'Elysée où il a saisi un dossier sur la disparition du journaliste. La cellule diplomatique lui avait remis volontairement un document archivé. - Reuters