Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, met en garde contre les conséquences néfastes qu'auraient un essoufflement du processus de paix et un nouveau report des élections en Côte d'Ivoire, dans un rapport publié lundi.
Malgré des "progrès considérables" réalisés dans les opérations d'identification et d'inscription sur les listes électorales, qui ont permis de recenser 5,9 millions de personnes, M. Ban estime "qu'il faut redonner un nouvel élan au processus électoral", dans ce rapport adressé au Conseil de sécurité. Il appelle la Commission électorale indépendante à publier "sans plus tarder un calendrier réaliste et détaillé pour les élections, assortis d'objectifs d'étape clairement définis", afin de permettre la tenue des élections "avant la fin de cette année". Par ailleurs, il "regrette que la mise en oeuvre des principaux éléments du 4e accord complémentaire de l'Accord de Ouagadougou ait marqué le pas". Ces éléments sont le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire, le désarmement des ex-combattants, le démantèlement des milices et la réintégration des éléments des Forces nouvelles (ex-rebelles du nord) remplissant les conditions requises dans les forces de sécurité ivoiriennes. Le chef de l'ONU affirme ne pas douter que le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro et les autres principales parties prenantes en Côte d'Ivoire s'efforceront "d'éviter de plonger le processus de paix dans une impasse prolongée, qui saperait la confiance". "Si le processus s'essouffle et les difficultés et obstacles ne sont pas levés dans le courant de 2009, on court le risque de voir s'installer un statu quo qui durerait beaucoup trop longtemps", met-il en garde. La Côte d'Ivoire "a besoin d'urgence d'élections crédibles et transparentes qui mettront fin aux dispositions transitoires actuelles", ajoute M. Ban. La date de l'élection présidentielle ivoirienne, sans cesse reportée depuis 2005, reste inconnue. Après avoir demandé qu'elle se tienne avant la fin du printemps 2009, le Conseil de sécurité de l'ONU l'attend désormais avant la fin de l'année. Lundi, l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) a estimé qu'elle devait "impérativement se tenir en 2009", menaçant de revoir sa participation au processus de paix au-delà de cette échéance. Les ex-rebelles, qui contrôlent le nord du pays depuis leur coup d'Etat manqué de septembre 2002 contre le président Gbagbo, estiment que "techniquement, les élections sont possibles cette année". En mars 2007, les FN et le camp présidentiel ont signé un accord de paix à Ouagadougou, complété fin 2008, qui prévoit la réunification du pays et l'organisation d'élections libres et transparentes. Son application a accusé jusqu'à présent d'importants retards. - AFP