Isoler Madagascar "n'est pas une bonne solution", a estimé mardi le président de la Haute autorité de transition à Madagascar, Andry Rajoelina, au lendemain de l'exclusion de son pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).
"Si les pays amis veulent vraiment le développement de Madagascar, ce n'est pas une bonne solution d'isoler le pays", a réagi M. Rajoelina, interrogé par la presse dans le palais d'Antananarivo abritant le bureau présidentiel. Les dirigeants de la SADC ont exclu lundi Madagascar de leur organisation "jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel" dans ce pays et exigé que le président déchu Marc Ravalomanana revienne au pouvoir, lors d'un sommet au Swaziland. "On a élu un président de la République (M. Ravalomanana) pour respecter la Constitution, pas pour la bafouer. Est-ce que la SADC est prête à cautionner quelqu'un qui ne respecte pas l'orthodoxie financière? Est-ce que la communauté internationale valide quelqu'un qui a commandité une tuerie? C'est à eux qu'il faut poser la question", a ajouté M. Rajoelina. Le 7 février, la garde présidentielle, dissimulée dans le bureau de la présidence, avait ouvert le feu sans sommation, sur une foule de partisans de M. Rajoelina, tuant au moins 28 personnes. "Il ne faut pas que la communauté internationale condamne la décision prise par la Haute Cour Constitutionnelle malgache. C'est elle qui a validé le pouvoir qui m'a été remis. Elle était présente samedi (21 mars, pour son l'installation), comme les militaires, la société civile. C'est un problème entre Malgaches", a-t-il ajouté. A la mi-mars, l'UA avait déjà suspendu Madagascar après le renversement du président Ravalomanana lâché par l'armée. Les Occidentaux avaient également condamné ce qu'ils considèrent comme un "coup d'Etat". Dimanche soir, le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet avait affirmé que la France considérait M. Ravalomanana comme le "président en titre". A Antananarivo, les partisans du président évincé ont organisé des rassemblements quotidiens depuis le 23 mars pour dénoncer l'arrivée au pouvoir de M. Rajoelina et réclamer le retour de M. Ravalomanana. - AFP