Plusieurs milliers de soldats rwandais ont quitté le Congo-Kinshasa après avoir participé à une opération militaire commune, mais le président rwandais Paul Kagame a affirmé dimanche que ce ne marquait pas la fin de la coopération entre les deux pays, anciennement ennemis.
Le Congo-Kinshasa a autorisé les Rwandais à pénétrer sur son territoire en janvier pour chasser les derniers éléments d'une milice hutue extrémiste accusée d'avoir orchestré le massacre de plus de 500.000 personnes, essentiellement des Tutsis, pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Les troupes rwandaises ont commencé à se retirer du Congo-Kinshasa mercredi. Paul Kagame, qui a rencontré dimanche à Kigali le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, pendant environ une heure, a affirmé que l'opération militaire avait permis de faire "le mieux que nous pouvions dans un temps limité", mais il a reconnu qu'il restait encore des miliciens hutus rwandais au Congo. "C'est un genre de structure ouverte qui permet aux deux pays de travailler ensemble", a précisé Paul Kagame. "Que ce soit au Nord Kivu ou au Sud Kivu, je pense que nous pouvons travailler ensemble." Le Rwanda, qui accuse depuis longtemps le Congo d'accueillir sur son sol la milice hutue, a effectué deux incursions dans ce pays d'Afrique centrale dans les années 1990, le plongeant dans la guerre. Kinshasa, de son côté, a accusé Kigali de financer un mouvement rebelle dirigé par des Tutsis. Le fait que le Congo ait autorisé le Rwanda à entrer sur son territoire a marqué un tournant majeur. Selon certains experts, Kinshasa a pris cette décision notamment parce que Kigali avait promis d'arrêter Laurent Nkunda, qui dirige les rebelles tutsis. Il a été arrêté le 22 janvier par l'armée rwandaise, deux jours après l'entrée de quelque 4.000 soldats rwandais au Congo. Après sa visite à Kigali, Ban Ki-moon, accompagné par son épouse, a visité un camp de personnes déplacées dans l'est du Congo-Kinshasa. Lors de la tournée qu'il effectue actuellement en Afrique, Ban Ki-moon a défendu la présence de la force de maintien de la paix de l'ONU au Congo, assurant qu'elle avait permis de sauver "des dizaines de milliers de vies". – AP