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Première grande victoire d'Obama au Congrès avec l'adoption du plan de relance

Feb 16, 2009

Barack Obama doit signer mardi, selon des responsables de son administration, le plan de relance de 787 milliards de dollars (610,6 milliards d'euros) qui vise à contrer la plus grave crise économique aux Etats-Unis depuis la Grande Dépression.

Moins d'un mois après son accession à la Maison Blanche, le président américain a remporté sa première grande victoire au Congrès avec l'adoption du texte vendredi, même s'il n'a pas levé l'opposition de la majorité des républicains.

Le Sénat a approuvé le texte par 60 voix contre 38, trois républicains modérés apportant un soutien décisif. Quelques heures plus tôt, la Chambre des Représentants avait donné son feu vert par 246 voix contre 183: tous les républicains se sont opposés au paquet de réductions fiscales et de dépenses fédérales que le président américain a placé au centre de son dispositif pour redresser l'économie et renouer avec la croissance.

Barack Obama a décrit le passage du texte comme une "étape" importante sur la route du rétablissement économique. Dans son allocution hebdomadaire de samedi à la radio et sur Internet, il a précisé qu'il le promulguerait "sous peu". "Nous commencerons à faire les investissements nécessaires immédiats" pour ramener les gens au travail et effectuer "le travail dont l'Amérique a besoin", a-t-il ajouté. Dans le même temps, a prévenu Barack Obama, "les problèmes qui nous ont menés à cette crise sont profonds" et "notre réponse doit être à la hauteur de la tâche".

En dépit des objectifs affichés par le président américain d'obtenir un soutien dépassant les clivages partisans, l'opposition républicaine au plan de renflouement a été quasiment unanime.

Tant au Sénat qu'à la Chambre des représentants, les conservateurs n'ont pas ménagé leurs critiques, arguant que le plan était porteur de dépenses relevant d'une véritable gabegie et que de plus grandes baisses d'impôts seraient plus efficaces pour favoriser les créations d'emplois.

En apprenant qu'aucun républicain à la Chambre des représentants n'avait soutenu le plan vendredi, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a cité un autre chiffre: "3,5 millions d'emplois" sont dans la balance, à créer ou à sauvegarder, a-t-il dit.

Barack Obama a quant à lui levé un pouce en vainqueur, après le passage du plan à la Chambre des représentants. Il a salué le texte et les débats "vifs" qui ont accompagné son examen, tout en avertissant: ce n'est que le "début de ce que nous devons faire" pour redresser l'économie.

Pour le président américain, il va ainsi falloir entre autres mettre en oeuvre le programme de renflouement de 700 milliards (543,1 milliards d'euros) de l'industrie bancaire et financière, juguler les saisies des biens hypothéqués, réformer les régulations du secteur financier et élaborer un budget fédéral "responsable".

"Nous avons une chance, qui ne se produit qu'une fois par génération, d'agir avec audace, de transformer l'adversité en opportunité, et de nous servir de cette crise comme une occasion pour adapter notre économie au XXIe siècle", a jugé Barack Obama vendredi dans un discours à des hommes d'affaires à la Maison Blanche.

Le vote au Sénat avait été retardé, le temps de permettre au parlementaire démocrate Sherrod Brown de rentrer de l'Ohio, où sa mère est décédée cette semaine. Son vote en faveur du texte, a été le 60e, une voix décisive dans un Sénat composé de 100 membres.

Le plan de relance, qui a fait l'objet d'un compromis, comprend notamment des dépenses en infrastructures, une aide aux petites entreprises et des milliards pour venir en aide à des Etats en proie aux difficultés financières. Les baisses d'impôts pour la classe moyenne voulues par Obama ont été maintenues mais réduites. Pour resserrer les coûts, plusieurs dispositions fiscales ont été abandonnées ou fortement revues à la baisse. - AP