Abdoulaye Wade a rĂ©futĂ© les intentions quâon lui prĂȘte de vouloir âdiaboliser ses opposantsâ politiques au profit de son fils Karim Wade que lâopinion prĂ©sente de plus en plus comme probable candidat Ă la succession de son pĂšre Ă la tĂȘte du SĂ©nĂ©gal. Le prĂ©sident sĂ©nĂ©galais qui attribue Ă la presse la rumeur qui a fait âcette rĂ©putation de Karim et qui fait sa campagne Ă©lectoraleâ, avoue pour se dĂ©douaner, avoir promis le poste aussi bien Ă Idrissa Seck quâĂ Macky Sall.
Ces anciens Premiers ministres que la justice persĂ©cute lâun aprĂšs lâautre. Mais dans une attitude plutĂŽt floue, Me Wade qui dit ne sâĂȘtre pas encore prononcĂ© sur le sujet avance que âcâest lui qui fait sa propre promotion tout seulâ ; en se demandant âsi W. Bush nâĂ©tait pas le fils de son pĂšre, vous croyez quâil serait prĂ©sident des Etats-Unisâ, avant de dĂ©clarer quââau moment oĂč on parle, ce nâest pas encore le casâ pour Karim, parlant de soutien. Comme Karim Wade, ils sont de plus en plus nombreux, les fils de prĂ©sidents africains Ă qui lâopinion prĂȘte des ambitions pour le pouvoir ; au regard de leur activisme plus ou moins avĂ©rĂ© aux cĂŽtĂ©s dans les cercles du pouvoir. De Karim Wade, trĂšs gesticulateur, Ă Franck Biya discret et plutĂŽt proche des milieux dâaffaires, mais fils dâun Paul Biya trĂšs imprĂ©visible, il y a entre autres, Seif Al Islam Khadafi, Ali Bongo, Gamal Moubarak. BĂ©nĂ©diction Tous ces cas qui alimentent la rumeur ne manquent pas de pertinence pour de nombreux observateurs de la scĂšne politique africaine. La succession de type monarchique Ă la tĂȘte de rĂ©publiques Ă©tant presque devenue une mode en Afrique depuis quelques temps.
Câest le gĂ©nĂ©ral major Joseph Kabila qui ouvre le bal en prenant le pouvoir en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (Rdc), avec la bĂ©nĂ©diction de lâarmĂ©e le 26 janvier 2001, aprĂšs lâassassinat de son prĂ©sident de pĂšre dix jours plus tĂŽt. A la grande surprise de la population congolaise, frileuse Ă toute succession de type âmonarchiqueâ Ă la tĂȘte dâun pays en proie aux convulsions politiques. Dâaucuns justifiĂšrent cela par le souci dâĂ©viter dâaggraver la situation dâun pays dĂ©jĂ plongĂ© dans une guerre civile et partiellement occupĂ© par des armĂ©es Ă©trangĂšres. Quatre ans plus tard, le 7 fĂ©vrier 2005, câest au tour de Faure GnassingbĂ© de remplacer son pĂšre, au Togo, dans un imbroglio total. Deux jours aprĂšs le dĂ©cĂšs de Gnassingbe EyadĂ©ma, lâarmĂ©e qui sâest placĂ©e au-dessus des lois et institutions de la RĂ©publique, dĂ©signe le fils du prĂ©sident dĂ©funt pour lui succĂ©der. AprĂšs avoir modifiĂ© la constitution et procĂ©dĂ© Ă la suspension du prĂ©sident de lâAssemblĂ©e, FambarĂ© Natchaba qui devenait ainsi constitutionnellement prĂ©sident par intĂ©rim, chargĂ© de terminer le mandat de son prĂ©dĂ©cesseur. Ainsi, les militaires que les leaders africains savent bien encenser financiĂšrement, ont toujours Ă©tĂ© au dĂ©part du processus qui sâachĂšve par des Ă©lections pour lĂ©gitimer ces successions insolites. Ce qui nâa pas souvent Ă©tĂ© facilement tolĂ©rable par la communautĂ© internationale. Pourrait-on alors accorder Ă Omar Bongo, Paul Biya, ou encore Abdoulaye Wade la prudence de masquer leurs dĂ©sirs de se faire supplĂ©er par leurs rejetons, en leur balisant le terrain lĂ©galement. Afin de leur Ă©viter le sort dâun certain Uhuru Kenyatta qui nâa pu faire valoir son statut de fils de Jomo Kenyatta, premier prĂ©sident du Kenya, face Ă Mwai Kibaki en 2002. Portraits de ces dauphins peu ordinaires. â La Nouvelle Expression