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Ces fils Ă  papa “futurs prĂ©sidents”

Feb 14, 2009

Abdoulaye Wade a rĂ©futĂ© les intentions qu’on lui prĂȘte de vouloir “diaboliser ses opposants” politiques au profit de son fils Karim Wade que l’opinion prĂ©sente de plus en plus comme probable candidat Ă  la succession de son pĂšre Ă  la tĂȘte du SĂ©nĂ©gal. Le prĂ©sident sĂ©nĂ©galais qui attribue Ă  la presse la rumeur qui a fait “cette rĂ©putation de Karim et qui fait sa campagne Ă©lectorale”, avoue pour se dĂ©douaner, avoir promis le poste aussi bien Ă  Idrissa Seck qu’à Macky Sall.

Ces anciens Premiers ministres que la justice persĂ©cute l’un aprĂšs l’autre. Mais dans une attitude plutĂŽt floue, Me Wade qui dit ne s’ĂȘtre pas encore prononcĂ© sur le sujet avance que “c’est lui qui fait sa propre promotion tout seul” ; en se demandant “si W. Bush n’était pas le fils de son pĂšre, vous croyez qu’il serait prĂ©sident des Etats-Unis”, avant de dĂ©clarer qu’“au moment oĂč on parle, ce n’est pas encore le cas” pour Karim, parlant de soutien.

Comme Karim Wade, ils sont de plus en plus nombreux, les fils de prĂ©sidents africains Ă  qui l’opinion prĂȘte des ambitions pour le pouvoir ; au regard de leur activisme plus ou moins avĂ©rĂ© aux cĂŽtĂ©s dans les cercles du pouvoir. De Karim Wade, trĂšs gesticulateur, Ă  Franck Biya discret et plutĂŽt proche des milieux d’affaires, mais fils d’un Paul Biya trĂšs imprĂ©visible, il y a entre autres, Seif Al Islam Khadafi, Ali Bongo, Gamal Moubarak.

Bénédiction

Tous ces cas qui alimentent la rumeur ne manquent pas de pertinence pour de nombreux observateurs de la scĂšne politique africaine. La succession de type monarchique Ă  la tĂȘte de rĂ©publiques Ă©tant presque devenue une mode en Afrique depuis quelques temps.

 

C’est le gĂ©nĂ©ral major Joseph Kabila qui ouvre le bal en prenant le pouvoir en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (Rdc), avec la bĂ©nĂ©diction de l’armĂ©e le 26 janvier 2001, aprĂšs l’assassinat de son prĂ©sident de pĂšre dix jours plus tĂŽt. A la grande surprise de la population congolaise, frileuse Ă  toute succession de type ”monarchique” Ă  la tĂȘte d’un pays en proie aux convulsions politiques. D’aucuns justifiĂšrent cela par le souci d’éviter d’aggraver la situation d’un pays dĂ©jĂ  plongĂ© dans une guerre civile et partiellement occupĂ© par des armĂ©es Ă©trangĂšres.

Quatre ans plus tard, le 7 fĂ©vrier 2005, c’est au tour de Faure GnassingbĂ© de remplacer son pĂšre, au Togo, dans un imbroglio total. Deux jours aprĂšs le dĂ©cĂšs de Gnassingbe EyadĂ©ma, l’armĂ©e qui s’est placĂ©e au-dessus des lois et institutions de la RĂ©publique, dĂ©signe le fils du prĂ©sident dĂ©funt pour lui succĂ©der. AprĂšs avoir modifiĂ© la constitution et procĂ©dĂ© Ă  la suspension du prĂ©sident de l’AssemblĂ©e, FambarĂ© Natchaba qui devenait ainsi constitutionnellement prĂ©sident par intĂ©rim, chargĂ© de terminer le mandat de son prĂ©dĂ©cesseur.

Ainsi, les militaires que les leaders africains savent bien encenser financiĂšrement, ont toujours Ă©tĂ© au dĂ©part du processus qui s‘achĂšve par des Ă©lections pour lĂ©gitimer ces successions insolites. Ce qui n’a pas souvent Ă©tĂ© facilement tolĂ©rable par la communautĂ© internationale.

Pourrait-on alors accorder Ă  Omar Bongo, Paul Biya, ou encore Abdoulaye Wade la prudence de masquer leurs dĂ©sirs de se faire supplĂ©er par leurs rejetons, en leur balisant le terrain lĂ©galement. Afin de leur Ă©viter le sort d’un certain Uhuru Kenyatta qui n’a pu faire valoir son statut de fils de Jomo Kenyatta, premier prĂ©sident du Kenya, face Ă  Mwai Kibaki en 2002. Portraits de ces dauphins peu ordinaires. – La Nouvelle Expression