Le président malgache évincé, Marc Ravalomanana, participera au sommet inter-malgache d'Addis Abeba la semaine prochaine pour "rebattre les cartes" concernant la distribution des postes-clés durant la période de transition.
"Je vais aller à Addis Abeba, mais ce ne doit pas être un jeu de poker menteur où les cartes sont déjà distribuées", a-t-il déclaré lors d'un entretien à Johannesburg, où il vit en exil. Marc Ravalomanana conteste l'attribution des postes de président, vice-président et Premier ministre de transition, annoncés le 6 octobre à Antananarivo après une réunion entre les représentants des quatre mouvances politiques de l'île. "Ce n'est pas aux chefs de délégation de désigner les postes-clés de la (période de) transition", a-t-il répété. "Dimanche soir, j'ai rencontré Jean Ping (président de la Commission de l'Union africaine), il a reconnu qu'il n'y avait pas de signature sur le communiqué du 6 octobre." Le président évincé ne veut surtout pas que l'actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, soit président de transition. "La mouvance Marc Ravalomanana n'acceptera jamais la nomination d'un auteur de coup d'Etat à la tête de la transition", a-t-il dit. "Je vais aller à Addis Abeba pour rebattre les cartes." "Je suis le président Marc Ravalomanana, élu démocratiquement, mais je n'ai pas de représentant dans les trois postes les plus importants. Ce n'est pas normal", a-t-il poursuivi. Le sommet inter-malgache, réuni de mardi à jeudi, doit réunir MM. Ravalomanana et Rajoelina, ainsi que deux ex-présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Une réunion prévue mi-octobre à Genève avait été annulée, Marc Ravalomanana ayant plaidé pour sa tenue en Afrique. Le sommet inter-malgache vise à lever les obstacles à la mise en oeuvre des accords de sortie de crise de Maputo (signés le 9 août), qui ont dessiné l'architecture d'une direction de transition censée mener le pays à une élection présidentielle au plus tard fin 2010. Lâché par l'armée, M. Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, l'ex-maire d'Antananarive, devenu en quelques mois son principal opposant au terme d'un mouvement populaire. - AFP