Le gouvernement guinéen a signé le mercredi, 16 juin 2010 un protocole d’accord avec la société Bellzone en vue de la réalisation d’études de faisabilité technico-économiques des infrastructures d’évacuation par le port de Matakang dans la préfecture de Forécariah, via le chemin de fer du transguinéen, du minerai de fer de Kalya dans la sous-préfecture de Maréla, préfecture de Faranah.
Le document d’accord a été signé, du côté guinéen par le ministre de l‘économie et des finances et celui des mines et de l’énergie. Pour la partie australienne, par Nik Zuks, P-DG de la société bellzone. C’était dans la salle de conférence de la primature sous la présidence d’honneur du Premier ministre Jean Marie Doré, en présence de certains membres du gouvernement.
M. Alpha Oumar Sow, directeur du développement minier à Bellzone présente cette société : « la société Bellzone est une société australienne qui est venue en Guinée dans le cadre de la recherche du fer. Elle a commencé les travaux avec nous depuis 2005. Ces recherches se sont soldées par de grandes réserves en minerai de fer en haute teneur. C’est dans ce cadre que l’on est venu aujourd’hui signer un contrat de concession minière pour mettre de faire une étude de faisabilité pour les infrastructures. Parce que cette société-là va désenclaver tout le sud jusqu’aux monts nimba à travers le transguinéen qui dure depuis 1963, qui n’a jamais été réalisé. Mais nous, nous optons pour réaliser notre tronçon de 280 km à partir de Kalya pour Matakang.»
Il sera question pour l’investisseur australien d’assurer le financement de la réalisation de l’ensemble des infrastructures portuaires, énergétiques et connexes.
D’où toute l’importance que le gouvernement guinéen accorde à cet autre projet minier. Le ministre des mines et de l’énergie, Mahmoud Thiam l’a souligné à grand trait lors de la cérémonie de signature du protocole d’accord : « Cet accord est le plus généreux que nous ayons encore signé après celui de la CBG. Nous avons-là le gisement de fer le plus grand du monde. Ils ont fait tous les travaux qu’il fallait pour le prouver et avec l’accord que nous venons de signer, ce que nous concrétisons, c’est le fait que ce gisement va être en production dans les 3 à 4 ans et demi. Parce que cet accord signale le début de la construction du chemin de fer minéralier de Faranah à Benty [de la jetée de Benty et du port en eau profonde de Matakang] qui va nous permettre d’exporter du fer guinéen. Il y a eu un accord que j’ose qualifier d’historique qui a été signé entre Bellzone et CIF [ndlr : China International Fund] il y a deux semaines à Paris dans lequel CIF s’engage à financer le coût de l’infrastructure qui va avoisiner les 3 milliards de dollars. Les premiers 40 millions de dollars sensés concrétiser la présente signature d’accord ont été versés au compte de la société d’infrastructure cette semaine à Singapour. Donc, c’est lancé. Les sociétés qui vont faire les études d’impact environnemental et autres activités vont être recrutées cette semaine. »
Pour le Premier ministre, « les discours ne servent à rien si la population n’est pas heureuse, si les gens ne sont pas soignés dans les hôpitaux avec des vrais médecins, si on ne donne pas à manger à chaque guinéen, si l’Etat n’agit pas par la production pour diminuer le coût du riz, pour diminuer le coût du mil, le coût de la viande. Ce n’est pas le montant d’argent que l’on a en banque. C’est ce que chaque individu peut réaliser de manière autonome pour dire qu’il assume son existence sur cette terre. Et seuls les grands investissements peuvent permettre avec des cadres attachés à valoriser leur pays, peuvent réaliser. » Jean Marie Doré poursuit en ces termes, optimiste : « Nous signons donc ce protocole pour que notre pays avance dans la valorisation de son potentiel minier mais avec l’espoir que le trésor guinéen va bénéficier des retombées substantielles des investissements en vue»
La société Bellzone compte exporter 50 millions de tonnes de minerai de fer par an dans sa première phase d’exploitation avant d’atteindre son plein régime de près de 150 millions de tonnes de minerai de fer. La Guinée qui en sera actionnaire à hauteur de 27%de s’attend à environ un milliard de dollars par an. - AfricaLog