Lundi 5 Juillet, les militants de l’UFR de Sidya Touré ont pris d'assaut les principales artères qui mènent à la Commune de Kaloum, centre des grandes affaires et de l'administration guinéenne. Ils étaient en majorité des femmes, toutes de rouge habillées à réclamer « la vérité du verdict des urnes ». Leurs slogans étaient entre autres : « Les élections ont été truquées », « Attention, Monsieur le Président de la Transition », « A bas la confusion! », « On veut la vérité, nous ne voulons pas d'argent » et autres insultes.
Dans la soirée de lundi le Premier ministre Jean-Marie Doré apporte son soutien à Sekouba Konaté qui fait un discours menaçant de démissionner.
Mardi soir, le général Sékouba Konaté, s'est affirmé très "peiné" des propos "offensants" lancés par des manifestants à Conakry mais a écarter l’éventualité de la démission selon ses proches.
"Si on ne veut pas reconnaître ce que nous avons pu faire durant tout ce temps-là, on peut offenser notre personne. Mais offenser nos parents, je ne pourrai pas l'accepter, pour rien au monde. Mon honneur, ma dignité ne le permettent pas", a déclaré le général Konaté, se disant "beaucoup peiné", "beaucoup touché".
"Si ça continue, je vais demander à partir, à quitter la tête de la transition", a ajouté l'officier, qui s'exprimait au siège du gouvernement, devant des représentants du Conseil national de transition, du Conseil économique et social et du Conseil national de la communication.
Il a ensuite rencontré les chefs militaires, les chefs religieux, des responsables institutionnels et le Premier ministre Jean-Marie Doré ainsi que les principaux candidats à la présidentielle. Tous lui ont demandé avec insistance de ne pas démissionner.
Sidya Touré a notamment exprimé ses regrets et expliqué les raisons de la manifestation de lundi, selon les participants.
Le général Konaté a alors déclaré devant l'assistance: "j'ai compris", mettant ainsi un terme à ce différend menaçant la transition en Guinée à un moment crucial, entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Homme-clé de la prise du pouvoir par l'armée fin 2008 à Conakry, Sékouba Konaté dirige la Guinée depuis la mise à l'écart du chef de la junte, le capitaine Dadis Camara, grièvement blessé à la tête lors d'une tentative d'assassinat en décembre.
Le 15 janvier, il s'était engagé à conduire son pays en crise vers des élections libres, puis à restituer le pouvoir aux civils, après 25 ans de régimes autocratiques, militaires et civils.
Le premier tour de scrutin présidentiel s'est déroulé paisiblement le 27 juin. Mais de nombreux partis ont ensuite dénoncé des "irrégularités" et "fraudes massives". - AfricaLog avec agence