La date du second tour de la présidentielle guinéenne est enfin connue. C'est le 19 septembre que les Guinéens éliront M. Cellou Dalein Diallo de l'UFDG ou M. Alpha Condé du RPG, Président de la République. L'annonce fixant cette date vient d'être faite par décret Présidentiel lu sur les antennes de la Télévision nationale, par le Directeur du bureau de presse de la Présidence de la République, Commandant Mohamed Kassé.
Le décret no 178 fixant le second tour est faite sur proposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante, (CENI), après consultation et accord des deux candidats qualifiés pour le second tour et après consultation et accord du Conseil National de la Transition, du Premier ministre, du ministère de l’Administration du Territoire et des Affaires politiques (Matap). La liste n’est pas exhaustive.
Le Général Sékouba Konaté a eu un tête-à-tête avec les acteurs de la Transition sur les mesures à prendre pour réussir le second tour et du respect du Code électoral.
AfricaLog vous donne les réactions de certains acteurs de la transition au sortir de leur rencontre avec le général Konaté.
« Pour aller à une nouvelle date, il fallait lever tous les problèmes… »
El Amadou Oury Baldé, vice-président de la CENI, a reconnu n’avoir pas communiqué quelquefois, durant les préparatifs du premier tour, mais s’est félicité que ce scrutin-là se soit tenu dans la « sérénité et le calme. » Il a reconnu que : « Lors du premier tour, nous avons constaté qu’il y a eu des insuffisances liées parfois au fait que certains électeurs étaient éloignés de leurs lieux de vote, le ramassage des résultats a un peu traîné, ainsi qu’il y a eu (trop) de vote par les récépissés, les dérogations et les procurations. »
Pour ce second tour le vice-président de la CENI déclare que son institution a décidé que « pour aller à une nouvelle date, il fallait lever tous les problèmes, écarter tous les points critiques, les difficultés rencontrées au premier tour soient complètement écartées.»
Il a promis que les acteurs voteront avec des cartes sécurisées, il n’y aura plus d’abus de vote par procuration et la « formation qui a fait défaut lors du premier tour sera refaite, parce que nous avons mis une stratégie de formation des membres des bureaux de vote et de tous les acteurs du processus de manière, qu’il n’y ait pas de problèmes à ce niveau. » Avec tout ceci confie M. Baldé, la CENI s’achemine vers un consensus entre le gouvernement, les partis politiques et tous les acteurs de la Transition. Il a indiqué que toute décision prise par rapport à l’organisation de ce second tour n’est pas étrangère aux deux candidats du second tour.
« Nous avons tenu compte des recommandations de maître Abdoulaye Wade ,» a conclu le vice-Président de la CENI.
« Cette date nous convient. »
Le Pr Alpha Condé du RPG a dit : « Tout le monde était impatient de connaître la date. La CENI a proposé une date au Président, c’est-à-dire le 19 septembre. Cette date nous convient. Nous espérons que d’ici-là, tous les dysfonctionnements qui ont été constatés par tout le monde seront réglés. C’est bien qu’on se soit mis d’accord sur la date et tout le monde soit tranquillisé.»
« Au départ, nous, nous avions quelques réserves…»
M. Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, a exprimé ses sentiments en ces termes : « Je me réjouis d’abord qu’on ait pu enfin trouver une date pour le second tour. Mais je me réjouis surtout de constater, que c’est avec l’accord de tout le monde, de tous les acteurs de la Transition et des deux candidats. Ce n’était pas évident à priori, qu’on se mette tous d’accord sur une date. Il faut rendre hommage au Président qui continue d’œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel, mais dans le consensus. Mais c’est grâce à sa médiation que tous les acteurs sont d’accord pour fixer une date, la date du 19 décembre. Au départ, nous, nous avions quelques réserves, mais en raison des facteurs objectifs, le mois de ramadan, les grandes pluies, on a estimé que c’était mieux d’organiser ce second tour le 19 septembre, car il y aura moins de pluies et les populations seraient libérées de cette contrainte du jeûne et ce sera plus facile de se rendre aux urnes. »
« Le Général Konaté est un homme grand »
Hadja Rabiatou Sérah Diallo, Présidente du CNT a dit qu’elle est heureuse de « découvrir, tous les jours, que le Général Konaté, est un homme grand ». Surtout dit-elle, du fait qu’il a pu réunir toutes les institutions, les deux candidats et la Fossepel et a demandé le consensus de tout le monde. C’est du jamais vu, C’est une victoire pour la Guinée, grâce à Sékouba Konaté.»
« Le recul-là est un acquis important pour le pays »
Le Premier ministre Jean-Marie Doré, lui, s’est réjoui du « recul indispensable » qui a été pris, pour que demain, a-t-il poursuivi, la Guinée ne soit pas bouleversée par la ruée dans le brancard de l’éventuel ou du nécessaire vaincu. « Il faut et le vainqueur et le vaincu acceptent le résultat, parce que le Gouvernement avec la CENI, aura posé tous les actes indispensables pour obtenir un scrutin transparent et crédible, surtout crédible, » a martelé Jean-Marie Doré. Et de revenir sur sa position en soutenant que « s’il y a des défaillances sur le terrain, par-dessus desquelles il faut sauter pour faire coûte que coûte les élections, vous êtes convaincu qu’au soir de la proclamation des résultats provisoires, la Guinée va être embrasée et ça, en aucun cas, le Gouvernement que je dirige, sous l’autorité de Sékouba Konaté, ne peut l’accepter. » Selon lui, le recul-là, est un « acquis important pour le pays, parce qu’il nous permettra de lever tous les obstacles sans précipitation… » Il a espéré que le consensus et l’ambiance dans lesquels la rencontre a eu lieu entre les acteurs de la Transition, vont continuer.
« Que la date fixée, soit la vraie date des élections … »
Le Ministre du Matap, Nawa Damey, s’est dit fier et satisfait, « parce que tout se disait. » Il estime que chacun des acteurs devrait s’inscrire à cette dynamique engagée pour que « la date fixée soit la vraie date des élections et que nous allions au second tour sans trop de cris, afin que Dieu donne à la Guinée, le Président qui puisse la sortir de cette situation, qui n’est vraiment pas enviable. »
« Le pari est déjà gagné par la Guinée »
Pour le Général Ibrahima Baldé, « c’est un jour historique pour la Guinée » lorsqu’on voit tous les acteurs autour du Président de la transition pour choisir une date qui est celle de leur choix. Pour lui, « le pari est déjà gagné par la Guinée ». Il a rassuré la disponibilité de la FOSSEPEL (Force spéciale de sécurisation du processus électoral) quant à la mission qui lui a été confiée, non sans solliciter de soutien auprès de tous pour l’équipement et la formation des agents de la FOSSEPEL.
Il faut tout de même rappelé que ce décret du Président de la Transition, vient après un balai diplomatique effectué en Guinée par les Présidents Blaise Compaoré du Burkina Faso, au compte de la Cédeao et du Président du Sénégal Me Abdoulaye Wade, au compte de l’Union africaine, et des rencontres du Général Konaté, avec les membres du Groupe international de contact sur la Guinée. – AfricaLog