La police togolaise a fait usage mardi de gaz lacrymogènes pour empêcher la tenue d'un congrès de l'opposition à Lomé et fait plusieurs blessés, selon cette dernière.
La police n'a pas indiqué s'il y avait eu des blessés.
Le congrès dit "extraordinaire" avait été convoqué pour mardi par lune des deux factions au sein de l'Union des forces de changement (UFC), profondément divisée depuis des mois à cause de l'entrée au gouvernement le 28 mai de certains de ses membres
Lundi les deux factions avaient chacune annoncé la tenue cette semaine d'un "congrès extraordinaire".
Le gouvernement ne reconnaît pas la faction dirigée par Jean-Pierre Fabre, secrétaire général et candidat malheureux de la formation lors de la présidentielle de mars et c'est justement elle qui voulait se réunir mardi.
Celle reconnue est dirigée par Gilchrist Olympio, le président du parti, qui lui, a convoqué son congrès pour jeudi.
Mardi matin, le Foyer de l’Eglise presbytérienne de Nyékonakpoè -lun des quartiers chauds de Lomé et fief de l’opposition- où devait se tenir la réunion, a été encerclé par des éléments de la gendarmerie.
Des militants arrivés sur les lieux ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène par la gendarmerie, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Fabre, également arrivé sur les lieux, a dû rebrousser chemin.
"Notre congrès se tiendra un jour, que M. Olympio le veuille ou non. Si le gouvernement insiste, aucun congrès de l’UFC naura lieu", a déclaré à des journalistes Eric Dupuy, proche de M. Fabre et secrétaire à la communication de l'UFC.
L'accord passé par M. Olympio et le parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple togolais (RPT), n'a pas été accepté par les partisans de M. Fabre, ce dernier affirmant qu'il n'avait pas été consulté.
Cet accord avait été qualifié d'"historique" par les observateurs car M. Olympio s'était opposé pendant des décennies au général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le pays d'une main de fer de 1967 à sa mort en 2005, puis à son fils, l'actuel président Faure Gnassingbé.
Gilchrist Olympio est le fils de Sylvanus Olympio, premier président du Togo indépendant, assassiné en 1963 lors d'un coup d'Etat auquel prit part le général Eyadéma. - AFP