Les soupçons qui pèsent sur les autorités de la Transition à ne pas vouloir tenir le second tour de l’élection présidentielle du 27 juin passé s’accentuent davantage. En effet, ce 16 septembre, aux environs de 15 heures, un incendie s’est dégagé du bâtiment où est stocké “ l’essentiel du matériel électoral pour le second tour de l’élection présidentielle guinéenne, reporté sine die, hier, 15 septembre.
Au moment moins trois magasins du bâtiment où est conditionné le matériel électoral ont “ craché de la fumée ”.Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, le bâtiment qui a pris feu est situé dans le Camp militaire Samory Touré, une des plus grandes garnisons militaires de Conakry.
Un jeune d’un des partis politiques candidat au second tour, chargé du contrôle de ce conditionnement du matériel électoral a témoigné : “C’est lorsqu’on effectuait le contrôle avec certains agents de la Céni que les contrôleurs ont aperçu de la fumée dans le premier magasin. Puis les deux autres ont pris feu d’un seul coup. Mais à l’intérieur on a constaté qu’il y avait un électricien qui s’afférait comme s’il était en train de réparer quelque chose. ” Notre témoin indique qu’à “ l’intérieur des magasins, il y avait tout ce qui est matériel de bureaux de vote : les urnes, les scellées, les isoloirs, les lampes, les piles, les imprimés, c’est-à-dire tout ce qui est papier. ”
Quelle est la quantité de ce matériel ? Notre même interlocuteur sous anonymat a déclaré : “ Jusqu’aujourd’hui, aucun camion n’avait bougé pour l’intérieur du pays afin d’acheminer le matériel des bureaux de vote. Tout était-là, conditionné. Nous étions-là pour contrôler le conditionnement.”
Il ajoute que les militaires sont venus chasser les civils. Mais précise-t-il, les sapeurs pompiers ont été appelés au secours. “Personnellement, un jeune militaire m’a dit : On nous demande de chasser tous les civils, et m’a pris le téléphone, en disant que j’étais en train de filmer la scène. ”
Au moment où nous quittions les lieux, les sapeurs pompiers ont augmenté leur arsenal par un autre camion. Mais la fumée montait du bâtiment et était perçu par l’entourage qui a paniqué lorsqu’une ligne électrique de leur zone a pété.
Cet incident, qui risque d’alimenter les doutes sur la volonté des autorités de la Transition quant au respect de leurs engagements à sortir la Guinée de la crise à travers des élections libres et transparentes. – AfricaLog