Le ministre de la Coopération, Henri de Raincourt, a mis en garde mardi contre les conséquences d`une partition de la Côte d`Ivoire, estimant qu’après la sécession au Sud-Soudan, elle pourrait entraîner une "balkanisation" et une "ethnicisation" de l`Afrique.
"S’il devait y avoir une division de la Côte d’Ivoire, après le Soudan, cela pourrait remettre en question bien des situations sur le continent, et conduire à une balkanisation, à une ethnicisation de l`Afrique, ce qui n`est pas la meilleure façon pour elle d`aborder le XXIe siècle", a dit le ministre devant l`Association de la presse diplomatique.
M. de Raincourt a estimé que ni le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ni son homologue burkinabè Blaise Compaoré, qu’il a rencontré la semaine dernière et qui font partie du panel de cinq chefs d`Etat africains chargés de trouver une solution à la crise ivoirienne, "ne souhaitent que cette crise aboutisse à la partition de la Côte d`Ivoire".
"C`est une des raisons pour lesquelles (le président élu) Alassane Ouattara n`est pas allé à Yamoussoukro ou Bouaké (centre du pays) comme certains le lui conseillaient", a-t-il observé.
Depuis l`élection présidentielle du 28 novembre, dont le président sortant Laurent Gbagbo revendique la victoire, M. Ouattara est resté dans un hôtel d’Abidjan, soumis à un blocus des forces armées ivoiriennes, plutôt que de gagner des régions où ses partisans sont nombreux.
La stratégie française, c`est qu`"il est fondamental de préserver la cohésion de la communauté internationale et de l`unité africaine" dans la crise ivoirienne, et "ce n`est pas simple".
M. de Raincourt a jugé que les sanctions économiques permettent de "resserrer chaque jour l`étau" autour de Laurent Gbagbo et que "l`option militaire est extrêmement difficile à mettre en œuvre".
Si les Africains décidaient d`intervenir, "il est exclu de les aider", la force française Licorne stationnée à Abidjan ne devant intervenir que si les Français étaient "menacés", a-t-il rappelé.
Depuis le 28 novembre, la Côte d`Ivoire est déchirée entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale. - AFP