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Des avocats de Gbagbo demandent des comptes à l'ONU

Apr 15, 2011

Des avocats de Laurent Gbagbo en France demandent au secrétaire général des Nations unies des explications sur l'arrestation de l'ancien président de la Côte d'Ivoire, dénuée selon eux de bases juridiques.

Dans un courrier transmis jeudi à Ban Ki-moon, ils dénoncent également des meurtres et des actes de tortures commis sur les partisans du président déchu.

Marcel Ceccaldi, Lucie Bourthoumieux et Jean-Charles Tchikaya soulignent que Laurent Gbagbo a été placé lundi "en état d'arrestation à l'hôtel du Golf", le QG d'Alassane Ouattara, un lieu dont l'Onuci "se charge d'assurer la sécurité".

Or, aucune disposition de la résolution 1975 qui a permis de détruire les armes lourdes en possession du camp Gbagbo "ne donne autorité à l'Onuci pour prendre des mesures privatives de liberté" contre Laurent Gbagbo et ses proches, assurent-ils.

"A quel titre et sur quel fondement juridique le président Laurent Gbagbo, son épouse, les membres de sa famille et ses collaborateurs sont en état d'arrestation ?", demandent-ils.

"Dans quelles conditions sont-ils retenus et sous quelle autorité ?", ajoutent-ils.

Me Lucie Bourthoumieux a expliqué à Reuters que l'Onuci avait annoncé mardi le transfert de Laurent Gbagbo de l'hôtel du Golf vers une destination inconnue, avant de rectifier cette information dans la soirée.

Le lendemain, le président ivoirien Alassane Outtara a annoncé que son ex-rival avait été transféré dans une villa au nord du pays.

Me Bourthoumieux affirme qu'en dépit des démentis de Paris, qui a assuré que ses forces sur place n'avaient pas pénétré dans l'enceinte de la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan, ce dernier a bien été arrêté par des militaires français accompagnés de deux chefs pro-Ouattara.

"Il a été arrêté dans son bureau, et non au sous-sol, par huit membres des forces françaises", a-t-elle dit à Reuters.

Les avocats de Laurent Gbagbo en France font également état "d'atteintes aux droits humains" dont sont en particulier victimes depuis lundi "des sympathisants" de l'ancien président en Côte d'Ivoire.

La Croix-Rouge internationale a déclaré jeudi à Genève que les rues d'Abidjan, la capitale économique, étaient jonchées de cadavres, que des scènes de pillage avaient lieu dans l'ouest du pays et que des arrestations massives avaient suivi la fin des combats dans le pays. - Reuters