L'ex-Premier ministre Jean Eyéghe Ndong et l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame, tous deux candidats à la présidentielle du 30 août, ont été empêchés de quitter le Gabon dimanche, a appris l'AFP de sources concordantes.
"Je me suis rendu à l'aéroport pour prendre l'avion d'Air France pour Paris qui part en soirée. On m'a signifié que je ne pouvais pas prendre l'avion parce que mon passeport porte la mention +Premier ministre+ et que je ne le suis plus", a affirmé M. Eyéghe Ndong à l'AFP. "Je comprends le motif mais il y avait d'autres solutions (...) pour me permettre de voyager que de me traiter comme un va-nu-pieds (...) Je suis sûr qu'on ne m'aurait pas empêcher de voyager si je n'avais pas démissionné de mon poste de Premier ministre pour être candidat indépendant" à la présidentielle, a ajouté M. Eyéghe Ndong, qui avait démissionné le 17 juillet. "Tous mes rendez-vous parisiens tombent à l'eau. Il ne m'est pas possible de décaler le voyage puisque je devais être de retour mardi et que j'ai un programme chargé en raison de la pré-campagne et de la campagne. C'est regrettable", a conclu l'ancien Premier ministre. L'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame, qui s'était déjà plaint la semaine dernière d'un harcèlement des autorités à son égard, a connu le même traitement que le Premier ministre, à la seule différence qu'on l'avait averti auparavant à son domicile, a-t-on appris auprès de son entourage. Les deux hommes, qui étaient en poste au moment au moment de la mort du président Omar Bongo début juin, sont parmi les favoris du scrutin et étaient tous deux membres du Parti démocratique gabonais (PDG), fondé par le président décédé. Ils ont chois de se présenter comme indépendants. Le PDG, qui a remporté tous les scrutins nationaux importants dans le pays depuis l'avénement du multipartisme en 1990, a investi le fils du président Ali Ben Bongo comme son candidat à la présidentielle. Celui-ci est actuellement le seul candidat encore en poste dans le gouvernement de transition du Premier ministre Paul Biyoghe Mba, un des barons du PDG. - AFP