Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, doit quitter le pouvoir, a affirmé vendredi à la presse le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, en jugeant que la situation en Syrie était «radicalement différente».
«Oui, nous sommes prêts à l'admettre... il doit partir», a déclaré le responsable russe à qui il était demandé si le dirigeant libyen devait quitter le pouvoir.
La Russie a accepté de signer vendredi une déclaration finale du G8 dans laquelle le départ du colonel Kadhafi est demandé.
«Kadhafi et le gouvernement libyen ne sont pas parvenus à assumer leur responsabilité de protection du peuple libyen et ont perdu toute légitimité. Il n'a pas d'avenir dans une Libye libre et démocratique. Il doit partir», dit ce texte adopté par le G8.
«Nous pensons que le colonel Kadhafi a perdu sa légitimité au regard de ses actions», a ajouté Sergueï Riabkov. «Bien entendu, nous avons besoin de l'aider à partir», a-t-il précisé.
Jeudi, la Russie avait affirmé avoir été saisie par les Occidentaux, mais aussi par Tripoli, d'une demande de médiation dans le conflit libyen. «Des demandes ont été exprimées pour que la Russie assume un rôle de médiateur dans le but de régler la situation en Libye», avait dit à la presse Natalia Timakova, porte-parole du président Dmitri Medvedev.
La France, le Royaume-Uni et les États-Unis sont parties prenantes dans la guerre livrée en Libye par les Occidentaux depuis le 19 mars, et aujourd'hui sous la responsabilité de l'OTAN. Ils étaient alors intervenus dans l'urgence pour empêcher les troupes loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi de reprendre le contrôle de la ville de Benghazi, fief de la rébellion.
La Russie avait jusqu'à présent vivement critiqué cette intervention militaire, jugeant que les Occidentaux détournaient le sens d'une résolution autorisant une intervention pour protéger les populations civiles.
Interrogé sur la Syrie, où des manifestants ont encore été tués vendredi, selon une organisation non gouvernementale, Sergueï Riabkov a souligné que «la situation syrienne était radicalement différente de la situation en Libye».
Dans leur déclaration finale, les dirigeants du G8 se limitent à menacer la Syrie, proche alliée de la Russie, de «nouvelles mesures» si la répression continue, sans parler d'une action possible à l'ONU comme envisagé dans un précédent projet de texte. – avec AFP