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L'UA demande un arrêt immédiat des hostilités en Libye

Jun 16, 2011

Le Comité ad hoc de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye s'est dit préoccupé par "la poursuite des violences et des pertes de vie des civils" dans ce pays de l'Afrique du nord, appelant à instaurer immédiatement un cessez-le-feu.

"Nous appelons toutes les parties à arrêter les hostilités et à instaurer immédiatement un cessez-le-feu vérifiable pour rendre possibles les discussions politiques en vue d'une solution politique à cette crise", a déclaré le ministre sud-africain des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane.

Elle a tenu ces propos à l'issue d'une réunion du Comité tenue immédiatement après un exposé fait par l'UA sur la crise libyenne au Conseil de sécurité de l'ONU.

"L'ONU doit continuer à jouer le rôle central pour résoudre tout conflit", a-t-elle souligné.

"Nous sommes ici (...) pour rappeler au Conseil de sécurité que c'est votre rôle", a dit la ministre sud-africaine.

La crise en Libye requiert des solutions à court terme et à long terme

Un haut représentant de l'Union africaine (UA) a déclaré mercredi que la Libye était parvenue à un "moment critique", et exigeait "une solution rapide" afin d'épargner des souffrances aux civils libyens, pour ramener la paix durable dans ce pays d'Afrique du Nord.

Le ministre mauritanien des Affaires étrangères Hamady Ould Hamady et président du Comité ministériel spécial de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye a tenu ces propos lors d'une réunion publique du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Libye.

Cette session a lieu "à un moment critique dans l'évolution de la situation en Libye", a-t-il dit.

"Le conflit qui déchire ce pays depuis février 2011 entre actuellement dans son quatrième mois, tandis que l'opération militaire menée par la coalition puis par l'OTAN en application de la résolution 1973 (2011) dure depuis près de trois mois, et a maintenant été reconduite pour une période identique", a-t-il indiqué.

"Nous devons nous attaquer aux priorités dictées par la situation sur le terrain tout en inscrivant notre action dans une vision tournée sur le long terme, centrée sur le besoin de rechercher des solutions durables qui seront approuvées et respectées par toutes les parties libyennes, sans marginalisation ni exclusion", a-t-il dit.

M. Hamady a déclaré qu'un des problèmes le plus immédiats en Libye est la situation humanitaire qui est "extrêmement inquiétante", et a lancé un appel pour une pause dans les combats pour permettre à l'aide humanitaire d'accéder aux personnes dans le besoin.

"Alors que nous nous réunissons ici aujourd'hui pour discuter de la situation en Libye, nous sommes tenus par le devoir de garder en tête la souffrance indescriptible infligée aux populations civiles libyennes, pour la protection desquelles la Résolution 1973 a été adoptée, ainsi que le destin des travailleurs immigrants africains et des autres qui tentent désespérément de fuir la Libye, avec des centaines, si ce n'est pas des milliers, déjà morts en mer", a-t-il déclaré.

Le conflit libyen a entraîné la fuite de nombreux migrants vivant dans le pays ainsi que des citoyens libyens eux-mêmes. Certains sont morts noyés en mer Méditerranée alors qu'ils essayaient d'atteindre l'Europe, alors que d'autres ont été arrêtés aux frontières libyennes.

Ce mouvement soudain de personnes pourrait avoir un impact déstabilisant sur les autres pays du nord de l'Afrique et de la région Sahel-Sahara qui connaissent des difficultés internes, selon M. Hamady.

Outre les questions humanitaires, M. Hamady a également souligné le besoin de trouver une solution viable à long-terme au conflit libyen.

"Nous sommes convaincus qu'une fois dit et fait, seule une solution politique répondra aux aspirations légitimes des Libyens et valorisera la paix durable dans ce pays. C'est la conviction qui inspire notre approche depuis le 10 mars 2011, date à laquelle le Conseil de paix et de sécurité, se réunissant au niveau des chefs d'Etat, a présenté la feuille de route pour la résolution du conflit libyen", a-t-il souligné.

La Feuille de route de l'UA plaide pour un arrêt immédiat des hostilités ainsi que la mise en oeuvre des réformes politiques qui s'attaquent aux causes profondes du conflit.

"De toute évidence, rien dans cette feuille de route ne pourrait être légitimement interprété comme provenant d'une inclinaison pour soutenir un parti donné. C'est tout le contraire. En fait, la feuille de route vise à donner aux Libyens l'occasion d'élire librement leurs dirigeants et d'acquérir un système politique qui répondrait à leurs aspirations", a souligné M. Hamady.

L'UA a participé à plusieurs réunions internationales sur la Libye. Le 18 juin, l'UA sera présente au Caire pendant que cinq organisations internationales vont tenter d'élaborer un plan d'action conjoint allant dans le sens de la paix en Libye.

"L'Union africaine, dont l'action est seulement motivée par les objectifs des aspirations du peuple libyen, ainsi que les préoccupations légitimes des pays de la région sur les questions relatives à la sécurité et leur stabilité à long terme, ne pourra jamais se dérober de ses responsabilités. L'Union africaine sera un partenaire loyal et efficace de l'Organisation des Nations Unies en général, et à votre conseil en particulier. Elle servira comme un ami fidèle et attentif à la Libye en toutes circonstances ", a-t-il affirmé.

Le diplomate mauritanien a également rappelé la préoccupation exprimée lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée des chefs d'État et de gouvernement selon laquelle le continent africain n'était pas associé dans la gestion internationale du conflit en Libye.

Selon lui, l'Afrique est le continent qui souffrira le plus du conflit en Libye, elle doit donc avoir un rôle important dans sa gestion.

"Nous ne pouvons pas être simplement spectateurs aux calamités qui nous arrivent," a-t-il déclaré. – Xinhua